Benoît XVI se rendra dans la matinée du mardi 28 avril dans la région italienne des
Abruzzes touchée par un puissant séisme qui a fait près de 300 morts et des milliers
de sans-abri. 48 heures après la principale secousse, lors de l’audience générale
du 8 avril, le Pape avait exprimé son souhait de rencontrer les sinistrés. Benoît
XVI visitera tout d’abord, à 9h30, le camp de tentes d’Onna, un village entièrement
détruit par la catastrophe, puis il gagnera la cité médiévale de l’Aquila, épicentre
du séisme du 6 avril. Il s’arrêtera en particulier devant les décombres de la résidence
des étudiants qui s’est complètement effondrée et à la basilique de Collemaggio, qui
a subi de très importants dégâts. Puis, dans une caserne des environs de L'Aquila,
où a été installé le centre de gestion des secours, il s’adressera à la population
et aux secouristes avant de repartir vers 12h30. Le Pape se déplacera en hélicoptère
et survolera les localités les plus touchées. Le directeur du Bureau de Presse du
Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, a indiqué que d’autres détails sur cette visite
seraient rendus publics ces jours prochains. Le drame des Abruzzes a été omniprésent
lors des cérémonies pascales, au Vatican. Les funérailles nationales des victimes,
le 10 avril, avaient été présidées par le secrétaire d'Etat du Saint-Siège, le cardinal
Tarcisio Bertone. La vie reprend lentement dans la ville de l’Aquila. Selon les
premières estimations des experts, une maison sur trois de la province a été rendue
inhabitable par le tremblement de terre. Environ 20% des habitations encore utilisables
devront également subir des travaux. Selon la presse italienne, un rapport de la protection
civile avait alerté en 1999 les autorités des Abruzzes sur la "haute vulnérabilité"
de plusieurs dizaines d'édifices publics en cas de séisme et appelé à une mise aux
normes, un dossier resté lettre morte. Dans un article publié dans son édition du
18 avril, l’Osservatore romano, le journal du Vatican, constate des similitudes entre
le tremblement de terre des Abruzzes et la crise financière mondiale, entre les maisons
effondrées et les crédits subprime. Mercredi, 9 jours après le séisme, une bulle
du pape-ermite Célestin V datant de 1294 a été récupérée. Le précieux document est
appelé "bulle du pardon" parce qu’il accorde l'indulgence plénière à ceux qui franchissent,
les 28 et 29 août la porte de la basilique de Santa Maria di Collemaggio, joyau architectural
et religieux de L’Aquila, qui menace de s’effondrer et où Benoît XVI s’arrêtera le
28 avril. Il était conservé dans une tour du palais Margherita qui s'était partiellement
écroulée le 6 avril dernier. Un bâton d'olivier ayant appartenu au saint ainsi que
la clef de la fameuse porte ont été également tirés des décombres. Les reliques du
Pape Célestin V avaient déjà été mises en sécurité le 10 avril.