2009-04-10 16:37:21

Tout n'est pas perdu dans les moments difficiles


Texte de la prière qui sera prononcée par Benoit XVI, à l'occasion du Chemin de Croix au Colisée

 
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.

Chers frères et sœurs, nous sommes venus ici chanter ensemble un «hymne d'espérance». Nous voulons nous dire à nous-mêmes que tout n'est pas perdu dans les moments difficiles. Lorsque les mauvaises nouvelles se succèdent, nous sommes opprimés par l'angoisse. Lorsque le malheur nous frappe de plus près, nous nous décourageons. Lorsqu'une catastrophe fait de nous ses victimes, la confiance en nous même est entièrement ébranlée et notre foi est mise à dure épreuve. Mais tout n'est pas encore perdu. Comme Job, nous sommes à la recherche d'un sens (cf. Jb 1, 13-2, 10).

Dans cet effort, nous avons un exemple: «Abraham crut, espérant contre toute espérance» (Rm 4, 18). En vérité, dans les temps difficiles, nous ne voyons aucune raison pour croire et espérer. Et pourtant, nous croyons. Et pourtant, nous croyons. Et pourtant, nous espérons. Cela peut arriver dans la vie de chacun de nous. Cela a lieu dans le contexte social plus large.

Avec le psalmiste, nous nous demandons: «Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi? Espère en Dieu» (Ps 42, 6). Nous renouvelons et nous renforçons notre foi et nous continuons à avoir confiance dans le Seigneur. Car il sauve ceux qui ont perdu toute espérance (cf. Ps 34, 19). Et cette espérance à la fin ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5).

C'est véritablement dans le Christ que nous comprenons la pleine signification de la souffrance. Au cours de cette méditation, tandis que nous contemplerons avec angoisse l'aspect douloureux de la souffrance de Jésus, nous porterons également notre attention sur sa valeur rédemptrice. Le projet de Dieu était que le «Messie devait souffrir» (Ac 3, 18; 26, 23) et que ces souffrances devaient être pour nous (cf. 1 P 2, 21). La conscience de cela nous remplit d'une vive espérance (cf. 1 P 1, 3). C'est cette espérance qui nous maintient heureux et constants dans la tribulation (cf. Rm 12, 12).

Un chemin de foi et d'espérance est un long chemin spirituel, attentif au plus profond dessein de Dieu dans les processus cosmiques et dans les événements de l'histoire humaine. Etant donné que sous la superficie de catastrophes naturelles, de guerres, de révolutions et de conflits en tout genre, il y a une présence silencieuse, il y a une action divine précise. Il demeure caché dans le monde, dans la société, dans l'univers. La science et la technologie révèlent les merveilles de sa grandeur et de son amour: «Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s'entende; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde» (Ps 19, 3). Il respire l'espérance.

Il révèle ses desseins à travers sa «Parole», montrant la façon dont il puise le bien du mal tant dans les petits événements de nos vies personnelles, que dans les grands événements de l'histoire humaine. Sa «Parole» fait connaître «la glorieuse richesse» du dessein de Dieu, qui dit qu'il nous libère de nos péchés et que le Christ est au milieu de vous, lui, l'espérance de la gloire (Col 1, 27).

Puisse ce message d'espérance retentir de Hoang-Ho jusqu'au Colorado, de l'Himalaya aux Alpes et aux Andes, du Mississipi au Brahmaputra. Il dit: «Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur» (Ps 30, 25).








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