Texte de la prière qui sera prononcée par Benoit XVI, à l'occasion du Chemin de
Croix au Colisée Au nom du Père et du Fils et du Saint
Esprit. Amen.
Chers frères et sœurs, nous sommes venus ici chanter ensemble
un «hymne d'espérance». Nous voulons nous dire à nous-mêmes que tout n'est pas perdu
dans les moments difficiles. Lorsque les mauvaises nouvelles se succèdent, nous sommes
opprimés par l'angoisse. Lorsque le malheur nous frappe de plus près, nous nous décourageons.
Lorsqu'une catastrophe fait de nous ses victimes, la confiance en nous même est entièrement
ébranlée et notre foi est mise à dure épreuve. Mais tout n'est pas encore perdu. Comme
Job, nous sommes à la recherche d'un sens (cf. Jb 1, 13-2, 10).
Dans cet effort,
nous avons un exemple: «Abraham crut, espérant contre toute espérance» (Rm 4, 18).
En vérité, dans les temps difficiles, nous ne voyons aucune raison pour croire et
espérer. Et pourtant, nous croyons. Et pourtant, nous croyons. Et pourtant, nous espérons.
Cela peut arriver dans la vie de chacun de nous. Cela a lieu dans le contexte social
plus large.
Avec le psalmiste, nous nous demandons: «Pourquoi te désoler,
ô mon âme, et gémir sur moi? Espère en Dieu» (Ps 42, 6). Nous renouvelons et nous
renforçons notre foi et nous continuons à avoir confiance dans le Seigneur. Car il
sauve ceux qui ont perdu toute espérance (cf. Ps 34, 19). Et cette espérance à la
fin ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5).
C'est véritablement dans le Christ que nous
comprenons la pleine signification de la souffrance. Au cours de cette méditation,
tandis que nous contemplerons avec angoisse l'aspect douloureux de la souffrance de
Jésus, nous porterons également notre attention sur sa valeur rédemptrice. Le projet
de Dieu était que le «Messie devait souffrir» (Ac 3, 18; 26, 23) et que ces souffrances
devaient être pour nous (cf. 1 P 2, 21). La conscience de cela nous remplit d'une
vive espérance (cf. 1 P 1, 3). C'est cette espérance qui nous maintient heureux et
constants dans la tribulation (cf. Rm 12, 12).
Un chemin de foi et d'espérance
est un long chemin spirituel, attentif au plus profond dessein de Dieu dans les processus
cosmiques et dans les événements de l'histoire humaine. Etant donné que sous la superficie
de catastrophes naturelles, de guerres, de révolutions et de conflits en tout genre,
il y a une présence silencieuse, il y a une action divine précise. Il demeure caché
dans le monde, dans la société, dans l'univers. La science et la technologie révèlent
les merveilles de sa grandeur et de son amour: «Pas de paroles dans ce récit, pas
de voix qui s'entende; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle,
aux limites du monde» (Ps 19, 3). Il respire l'espérance.
Il révèle ses desseins
à travers sa «Parole», montrant la façon dont il puise le bien du mal tant dans les
petits événements de nos vies personnelles, que dans les grands événements de l'histoire
humaine. Sa «Parole» fait connaître «la glorieuse richesse» du dessein de Dieu, qui
dit qu'il nous libère de nos péchés et que le Christ est au milieu de vous, lui, l'espérance
de la gloire (Col 1, 27).
Puisse ce message d'espérance retentir de Hoang-Ho
jusqu'au Colorado, de l'Himalaya aux Alpes et aux Andes, du Mississipi au Brahmaputra.
Il dit: «Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur» (Ps 30, 25).