Obsèques nationales à l’Aquila : le Pape se joint au deuil de ceux qui pleurent leurs
proches
Les cercueils des victimes du terrible séisme des Abruzzes, alignés côte à côte, en
ce Vendredi Saint, dans la vaste cour de l’école militaire de l’Aquila, entourée de
décombres, ont douloureusement symbolisé la Croix du Christ. Le Vendredi Saint, on
ne célèbre pas l’Eucharistie. Mais la congrégation pour le culte divin et la discipline
des sacrements avait accordé un indult pour que les funérailles nationales puissent
être célébrées en ce jour de deuil pour les catholiques. La messe a été présidée au
nom du Pape par le cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat du Saint Siège. Le
calice a été offert par le Pape en signe de proximité spirituelle. Au début de la
célébration, un message de Benoît XVI a été lu, devant les familles des victimes en
pleurs, par son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein. Dans ce message, le Pape
salue la vague de solidarité grandissante qui s’est déversée sur les Abruzzes. L’heure
est à l’engagement – écrit-il - en accord avec les institutions de l’Etat, qui sont
déjà à l’œuvre louablement. Il sera ainsi possible de faire face aux besoins les plus
pressants. Depuis la première secousse, ressentie aussi au Vatican, Benoît XVI n’a
cessé de suivre les développements de ce séisme dévastateur, l’organisation des premiers
secours en vue d’une intervention toujours plus efficace de l’Etat, des institutions
ecclésiales et des simples citoyens. Le Saint-Siège a l’intention d’offrir sa contribution
avec les paroisses, les instituts religieux et les associations de laïcs. La solidarité
seule peut permettre de surmonter des épreuves aussi douloureuses. Spirituellement
présent, le Pape a demandé à Dieu le repos éternel pour les victimes, le prompt rétablissement
des blessés et pour tous, le courage de continuer, sans céder au découragement. Dans
des moments comme celui-ci, la foi - a-t-il souligné - est source de lumière et d’espérance Quatre
longues rangées de cercueils, dont ceux des enfants de couleur blanche, étaient alignés
dans la vaste cour de l'école militaire, l'un des rares édifices épargnés par le tremblement
de terre, le plus meurtrier depuis 30 ans en Italie. Les drapeaux ont été mis en berne
dans tout le pays. Quelque 10.000 bâtiments et maisons ont été endommagés et la polémique
ne cesse d'enfler sur les défaillances des constructions et des contrôles dans un
pays à très haut risque sismique. Le président de la République Giorgio Napolitano
a appelé jeudi à un "examen de conscience" collectif Au début de la messe de funérailles,
une minute de silence a été observée dans les musées du Vatican. Les visiteurs ont
été informés en plusieurs langues par haut-parleurs. Tous, italiens et touristes,
l'ont respecté scrupuleusement En signe de solidarité avec les victimes du tremblement
de terre qui a secoué la région des Abruzzes, l’Osservatore Romano, le quotidien du
Vatican a ouvert une collecte de fonds qui seront destinés, à travers la Protection
civile italienne, à l’aide des populations frappées par le séisme. L’ambassadeur d’Italie
près le Saint-Siège, Antonio Zanardi Landi, a adhéré à cette initiative.