Le Saint-Siège apporte sa contribution au Ve Forum international de l’eau
Du 16 au 22 mars se tiendra le Ve Forum mondial de l’eau à Istambul. Organisé tous
les trois ans par le Conseil mondial de l’eau, le Forum se penchera cette année sur
les inégalités de ressources en eau. À cette occasion, le Saint-Siège a apporté sa
contribution au Forum sous la forme d’un document : « L’eau, élément essentiel pour
la vie », dont le texte est une révision du document préparé à l’occasion du IIIe
Forum de Kyoto (2003), mis à jour en 2006 pour le IVe Forum de l’eau de Mexico. Le
document souligne le droit à l’eau, la promotion et la protection de ce droit, et
l’importance de dépasser les Objectifs du Millénaire pour le développement (Millenium
Development Goals), dont l’accès à l’eau fait partie intégrante. Le septième objectif
(« Préserver l’environnement »), qui porte en partie sur l’accès à l’eau, pourrait
être rempli dans les temps : en effet, de 1990 à aujourd’hui, 1,6 milliard de personnes
ont obtenu un accès sûr à l’eau potable, mais un milliard de personnes n’ont pas encore
accès à l’eau potable tandis que 2,5 milliards manquent encore de services sanitaires
de base. L’UNICEF rappelle qu’un million et demi d’enfants meurent chaque année du
manque d’eau potable et d’une hygiène inadaptée : autant de maladies qui pourraient
être évitées grâce au traitement préalable de l’eau à des fins domestiques. Il s’agit
donc ici, pour le Saint-Siège d’un problème qui touche au « droit à la vie » de nombreux
habitants des pays pauvres, sans lequel on porte atteinte à la dignité de la personne
humaine. Benoît XVI, dans son message au cardinal Renato Martino, président du Conseil
justice et paix, pour l’Exposition internationale sur l’eau de Saragosse en 2008,
le soulignait déjà : l'eau doit être « considérée aujourd’hui, à cause de l’assaut
et de la pression de multiples facteurs sociaux et économiques, un bien qui doit être
particulièrement protégé à travers des politiques nationales et internationales bien
définies et utilisé selon des critères sensés de solidarité et de responsabilité (...)
en tenant compte du fait qu’“un accès limité à l’eau potable influence le bien-être
d’un nombre immense de personnes et est souvent cause de maladies, de souffrances,
de conflits, de pauvreté et même de mort” (Conseil pontifical Justice et Paix, Compendium
de la Doctrine sociale de l'Église, n. 484). (..) C’est à partir de cette perspective
qu’il faut examiner attentivement les positions de ceux qui considèrent et traitent
l’eau uniquement comme un bien économique. » « La personne humaine – conclut le
document du Saint-Siège – doit rester au centre de toute question regardant le développement,
l’environnement et l’eau, et ce caractère central de la personne humaine doit être
l’aspect clé de toute considération sur le thème de l’eau et sur les questions qui
y sont liées ».