L'intolérance anti-chrétienne continue d'inquiéter les évêques indiens
Six mois après les violences dans l’État indien de l’Orissa, des milliers de chrétiens
continuent de vivre dans des conditions précaires dans des camps de réfugiés, dans
l’impossibilité de rentrer dans leurs villages. La persécution est au premier plan
de l’agenda de travail des évêques indiens de rite latin réunis à Mysore. Au cours
de cette rencontre, le nonce apostolique, Mgr Pedro López Quintana, a exhorté les
chrétiens « à ne pas se laisser décourager par les événements, et même à renforcer
leur foi face aux difficultés ». Il a reconnu que l’Église locale « est mise à l’épreuve
par une période de souffrance, de persécution et de confusion », il a invité les prélats
à soigner la formation des séminaristes et des laïcs pour répondre avec foi à la vague
d’intolérance religieuse. Les chiffres du gouvernement de l'Orissa font état de
4 000 réfugiés chrétiens, dont 2 500 dans des camps de réfugiés situés près des villages
d’origine. La situation ne devrait pas s'améliorer car le gouvernement central a
réduit le nombre des policiers chargés de protéger les chrétiens. Les élections de
mai prochain pourraient enflammer de nouveau les fondamentalistes. Nombre des chrétiens
persécutés ne pourront d’ailleurs pas y participer car ils ont perdu leurs papiers
d’identité dans les attaques contre leurs villages. Les jeunes chrétiens ont aussi
à souffrir de l’impossibilité de finir leur année scolaire. Le président du Global
Council of Indian Christians (Gcic) souligne à ce propos que l’œuvre éducative
des missionnaires auprès des « impurs » a été « une des plus grandes causes de l’intolérance
et de la jalousie des fondamentalistes, qui cherchent maintenant à étouffer le développement
de l’éducation des jeunes du Kandhamal ».