Dans le sud de l’Italie, confronté au problème de la criminalité organisée et frappé
de plein fouet par la crise économique et sociale, les communautés ecclésiales ont
décidé d’unir leurs forces pour relancer l’espérance. Les évêques et quelque 350 délégués
des diocèses de la région se sont retrouvés pendant deux jours à Naples pour passer
en revue les blessures anciennes et nouvelles qui accablent le sud de la péninsule Romilda
Ferrauto Ecoutez Dans le sud de
l’Italie, les gens frappent aux portes des églises pour entendre une parole de réconfort,
redonner un sens à leur quotidien, retrouver une cohésion dans une société éclatée.
Depuis le dernier document des évêques italiens il y a 20 ans, sur la situation critique
du Mezzogiorno, de nouvelles blessures sont venues s’ajouter aux anciennes. Mais à
Naples ces jours derniers c’est une Eglise vivante qui s’est retrouvée, bien décidée
à ne pas céder à la résignation. Lève-toi et marche c’est le titre du document publié
au terme de deux jours de travaux. Les évêques reconnaissent que la conjoncture est
délicate. Les communautés ecclésiales elles-mêmes sont traversées par les vicissitudes
économiques, affectives et sociales qui réduisent à néant la confiance des parents,
des jeunes, des travailleurs. Les évêques ne peuvent pas multiplier les pains mais
grâce au courage qui leur vient de leur foi, ils entendent devenir une force prophétique,
capable de transfigurer le territoire. Cette transformation passe par la lutte contre
l’illégalité qui imprègne les structures et les mentalités, contre la gestion féodale
des ressources et des capitaux qui entretient la criminalité organisée, contre la
tendance des habitants eux-mêmes à se comporter comme des assistés. Les chrétiens
sont invités à se montrer plus courageux et cohérents. Quant aux politiques, les églises
dénoncent des complicités. Elles espèrent enfin que l’espoir retrouvé du Sud devienne
aussi celui de toute l’Italie