Benoît XVI condamne la Shoah et qualifie d’irrévocable le dialogue engagé avec les
juifs depuis le Concile Vatican II
Le Troisième Reich a tenté d’effacer le peuple juif de la face de la terre. Toute
négation ou réduction de la Shoah est inacceptable. Benoît XVI l’a réaffirmé avec
force ce jeudi matin en recevant une délégation de juifs américains. Une visite qui
intervient alors que la communauté juive s’est dite profondément blessée par la récente
levée de l’excommunication d’un évêque négationniste de la Fraternité Saint-Pie X.
Depuis, le Pape et le Saint-Siège ont multiplié les gestes pour surmonter la crise
et sauvegarder le dialogue Ecoutez
Benoît XVI
a prononcé les mots que la communauté juive souhaitait entendre après la tempête soulevée
par les propos négationnistes de Mgr Williamson. Dans son discours, ce jeudi matin,
le Pape a parlé de respect réciproque, d’amitié sincère, de fraternité. Chaque mot
était soigneusement pesé quand il a évoqué la Shoah, un crime contre Dieu et contre
l’humanité dont la négation ou la réduction sont intolérables et inacceptables ; le
ton était dramatique quand il a évoqué l’horreur des camps nazis, la souffrance indicible
des prisonniers, la sauvage brutalité dont le peuple juif a été victime. Benoît XVI
a explicitement affirmé que la déclaration conciliaire Nostra Aetate avait marqué
un tournant dans les relations bilatérales et que l’Église était profondément et irrévocablement
déterminée à rejeter tout antisémitisme et à construire des relations durables avec
les juifs. Le Pape a fait sien le mea culpa prononcé par son prédécesseur Jean-Paul
II devant le mur des lamentations pour tout le mal enduré par le peuple juif à travers
l’histoire et il est allé encore plus loin lorsqu’il a affirmé en s’inspirant de saint
Paul que l’Église tire sa subsistance de la racine de l’olivier franc qu’est le peuple
d’Israël. Israël est une terre sainte pour les chrétiens comme pour les juifs, une
terre – a confirmé Benoît XVI – qu’il se prépare lui-même à visiter.