La XVIIe et dernière assemblée plénière de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique
de l’Ouest (CERAO) s’est close dimanche 8 février à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Elle
fera désormais place à l’ACEAO (Association des conférences épiscopales de l’Afrique
de l’Ouest), décidée en décembre 2007, qui regroupera la CERAO et son équivalent anglophone,
l’AECAWA (Conférence épiscopale régionale anglophone de l’Afrique de l’Ouest). L’ultime
conférence de la CERAO avait pour thème « L’Église famille de Dieu, en solidarité
pastorale organique dans l’Afrique de l’Ouest. De la CERAO à l’ACERA ». Quelque 89
évêques de 11 pays francophones et anglophones de l’Afrique de l’Ouest et du Vatican
y ont pris part, notamment le cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation
des peuples. Dans le discours qu’il a prononcé devant les évêques, le cardinal a reparcouru
les 45 ans d’existence de la CERAO et a invité la nouvelle structure à s’inspirer
d’un double héritage : l’identification des lignes pastorales des diocèses, avec leurs
dynamiques d’inculturation d’une part, et l’héritage de la CERAO « qui devient une
école nécessaire d’apprentissage des grands ensembles ». Face aux défis de la mondialisation
et de la crise financière actuelle, il a également appelé les évêques à bien discerner
« ce que l’Esprit dit à son Église aujourd’hui » et à apprendre « à lire les signes
écrits sous les écrans des Bourses mondiales ». Dans leurs travaux, dont le cardinal
Théodore Adrien Sarr a lu la conclusion, les évêques ont mis l’accent sur l’effort
collectif de justice sociale, sur le respect du bien commun et sur la répartition
équitable et harmonieuse des biens. Ils ont encouragé gouvernants et populations à
une citoyenneté « responsable » et les ont appelés à user de leurs droits civiques
pour favoriser l’organisation d’élections « libres et transparentes », qui doivent
se dérouler de manière « pacifique » et dont le verdict doit être respecté. Les chrétiens
– a ajouté le cardinal Sarr – doivent être « exigeants », notamment envers les dirigeants
et tous ceux qui s’engagent dans la gestion du bien public, pour un vrai esprit de
« service et une bonne gouvernance » qui permet un développement « réel et solide
de nos pays ». L’ACEAO tiendra sa première session en août 2010 à Yamoussoukro,
en Côte d'Ivoire.