Mercredi 4 février : journée de prière pour le Sri Lanka
Au moins 9 personnes ont été tuées et 15 blessées dimanche dans le bombardement d'un
hôpital dans le nord du Sri Lanka où l'armée gouvernementale affronte un dernier carré
de séparatistes tamouls.
Depuis une semaine, la communauté internationale
ainsi que des organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme exhortent
l'armée sri-lankaise et la rébellion à épargner les 150 000 à 300 000 civils tamouls
pris au piège à Mullaittivu, où des centaines d'habitants ont déjà été tués au mois
de janvier.
En coïncidence avec le 61e anniversaire de l’indépendance du Sri
Lanka, l’archevêque de Colombo, Mgr Oswald Gomis, a invité la communauté catholique
à vivre mercredi 4 février 2009 « une journée de prière pour la paix et la prospérité
de la Nation ». Dans son message, le prélat rappelle qu’une victoire authentique ne
se conquiert qu’au travers d’une solution politique acceptée par la majorité de la
population. Cette solution doit garantir à tous les citoyens de vivre et de poursuivre
leur propre bonheur, sans distinction de race, de religion, de caste ou d’affiliation
politique. Condamnant tous les actes de violence commis dernièrement, Mgr Gomis appelle
à traiter les criminels sans peur et sans favoritisme et à assurer la liberté de chacun.
L’effort de promotion de l’intégration nationale nécessaire ne peut passer, ajoute-t-il,
que par la capacité de pardonner et d’oublier, dans laquelle l’amour pour la Nation
et la tolérance seront des facteurs déterminants. En ce moment de récession globale
– poursuit le message – il est également nécessaire de réduire l’impact de la crise
économique, en promouvant un programme agricole intense dans le nord et l’est du pays
et en soulageant les familles les plus pauvres. En rappelant l’engagement de la communauté
chrétienne au moment de la lutte pour l’indépendance, Mgr Gomis conclut son message
par le souhait que la fête nationale puisse marquer le début d’un nouveau parcours
du pays vers l’égalité, la liberté et la fraternité.
Parallèlement, selon l’agence
Apic, Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, dans la région tamoule septentrionale
assiégée par les forces armées sri-lankaises, s’est joint à une grève de la faim menée
par 300 chrétiens et hindous. Les grévistes manifestent en faveur de la protection
des populations civiles. Dans un communiqué publié en fin de semaine, la Commission
diocésaine « Justice et Paix » a révélé que plus de 400 civils ont déjà été tués et
quelque 1’500 ont été blessés depuis la mi-janvier. Une manifestation organisée aux
portes de la cathédrale du diocèse le 28 janvier dernier a attiré les évêques anglicans,
des prêtres catholiques et des prêtres de l’Eglise de l’Inde du Sud, des religieuses
ainsi que des membres des organisations hindoues. Il y a quelques jours, l’évêque
de Jaffna avait réclamé un corridor humanitaire pour les dizaines de milliers de personnes
déplacées, bloquées dans les zones de combats.