Le Vatican lève l'excommunication contre les quatre évêques de la Fraternité Saint
Pie X
Rome a levé l’excommunication latae sententiae, prononcée en juillet 1988,
contre les 4 évêques de la Fraternité Saint Pie X, ordonnés sans mandat pontifical
et donc illicitement par Mgr Marcel Lefebvre. Un décret en ce sens de la Congrégation
pour les évêques a été rendu public ce samedi 24 janvier. Le communiqué souligne que
Benoît XVI a suivi le processus dès ses débuts et qu’il s’est efforcé de recomposer
la fracture avec la Fraternité, exprimant la volonté de procéder par étapes et en
des temps raisonnables sur ce chemin. TEXTE INTEGRAL du Décret de la Congrégation
pour les évêques
DECRET DU CARDINAL BATTISTA RE, PREFET DE LA CONGREGATION
POUR LES EVEQUES, A LA DEMANDE DES 4 EVEQUES DE LA FRATERNITE PIE X QUI ONT SOLLICITE
LE SAINT PERE POUR LA LEVEE DE L'EXCOMMUNICATION LATAE SENTENTIAE
« Dans
une lettre adressée, le 15 décembre 2008, à son Eminence le cardinal Dario Castrillon
Hoyos, président de la commission pontificale Ecclesia Dei, Monseigneur Bernard Fellay,
au nom des trois autres évêques consacrés le 30 juin 1988, sollicitait de nouveau
la levée de l’excommunication latae sententiae déclarée officiellement par
le Décret du Préfet de la Congrégation pour les évêques publié le 1er juillet
1988. Dans cette lettre, monseigneur Fellay affirme, entre autre : « Nous sommes
toujours fermement déterminés dans notre volonté de rester catholiques et de mettre
toutes nos forces au service de l’Eglise de Notre Seigneur Jésus Christ, qui est l’Eglise
catholique romaine. Nous acceptons son enseignement dans un esprit filial. Nous croyons
fermement à la Primauté de Pierre et à ses prérogatives, et c’est pour cela même que
nous souffrons tant de l’actuelle situation. » Sa Sainteté Benoît XVI – sensible
comme le serait un père au malaise spirituel manifesté par les intéressés à cause
de la sanction d’excommunication, et confiant en leur volonté, exprimée dans la lettre
citée auparavant, de ne ménager aucun effort pour approfondir, via des colloques nécessaires
avec les autorités du Saint Siège, les questions qui restent en suspens afin de pouvoir
parvenir rapidement une pleine et satisfaisante solution au problème qui s’est posé
à l’origine – a décidé de reconsidérer la situation canonique des évêques, Bernard
Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta qui
avait suivi leur consécration épiscopale. Avec cet acte on désire consolider les
relations réciproques de confiance, intensifier et stabiliser les rapports de la Fraternité
Saint Pie X avec le Siège Apostolique. Ce don de paix, au terme des célébrations de
Noël, veut être aussi un signe pour promouvoir l’unité dans la charité de l’Eglise
universelle et arriver à supprimer le scandale de la division. On espère que ce
pas sera suivi de réalisation rapide de la pleine communion avec l’Eglise de toute
la Fraternité de Saint Pie X, témoignant ainsi de la vraie fidélité et de la vraie
reconnaissance du Magistère et de l’Autorité du Pape avec la preuve de l’unité visible. En
vertu des facultés accordées par le Saint Père Benoît XVI, en vertu du présent décret,
je remets aux évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson
et Alfonso de Galarreta la levée de l’excommunication latae sententiae décrétée
par cette Congrégation le 1er juillet 1988, et je déclare privé d’effet
juridique, à partir de ce jour, le Décret émis à l’époque.
Rome, de la
Congrégation pour les évêques, 21 janvier 2009. Card. Giovanni Battista Re Préfet
de la Congrégation pour les évêques
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le
Saint-Père, à la suite d’un processus de dialogue entre le Siège Apostolique et la
Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, représentée par son Supérieur Général, S.E. Mons.
Bernard Fellay, a accueilli la requête formulée à nouveau par le dit Prélat, dans
une lettre du 15 décembre 2008, également au nom des trois autres Evêques de la Fraternité,
S.E. Mons. Tissier de Mallerais, S.E. Mons. Richard Williamson et S.E. Mons. Alfonso
de Gallareta, de lever l’excommunication qu’ils avaient encourue il y a vingt ans.
A cause, en effet, des consécrations épiscopales réalisées, en date du 30 juin
1988, par S.E. Mons. Marcel Lefebvre, sans mandat pontifical, les quatre Prélats mentionnés
avaient encouru l’excommunication latae sententiae, prononcée formellement
par la Congrégation pour les Evêques en date du 1er juillet 1988. S.E.
Mons. Bernard Fellay, dans la lettre citée ci-dessus, manifestait clairement au Saint
Père que : « Nous sommes toujours fermement déterminés dans la volonté de rester catholiques
et de mettre toutes nos forces au service de l’Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ,
qui est l’Eglise catholique romaine. Nous acceptons ses enseignements dans un esprit
filial. Nous croyons fermement au Primat de Pierre et à ses prérogatives, et c’est
pour cette raison que la situation actuelle nous fait tant souffrir ». Sa Sainteté
Benoît XVI, qui a suivi depuis le début ce processus, a toujours cherché de résorber
la fracture avec la Fraternité, en rencontrant même personnellement S.E. Mons. Bernard
Fellay, le 29 août 2005. A cette occasion, le Souverain Pontife a manifesté la volonté
de procéder par étapes et en des temps raisonnables sur ce chemin et maintenant, bénignement,
avec sollicitude pastorale et miséricorde paternelle, par le Décret de la Congrégation
pour les Evêques du 21 janvier 2009, lève l’excommunication qui pesait sur les dits
Prélats. Le Saint Père a été inspiré dans cette décision par le souhait que l’on arrive
au plus vite à la complète réconciliation et à la pleine communion. Du Vatican,
24 janvier 2009.
Ecoutez le résumé de Xavier Sartre
En France,
les évêques ont accueilli cette décision comme un geste de miséricorde pour fortifier
l'unité de l'Église. Leur priorité sera d’en expliquer le sens aux catholiques français
Ecoutez le porte-parole de la conférence des évêques, le Père Bernard Podvin,
interrogé par Marie Duhamel
La levée de
l’excommunication de ces 4 évêques soulève de nombreuses questions. Comment comprendre
ce décret? Quels en seront les effets concrets ? Bernard Decottignies a joint
Mgr Patrick Valdrini, spécialiste du droit canon, recteur de l'église Saint-Louis
des français à Rome. Eclairage