Référendum en Bolivie : l’épiscopat lutte contre l'instrumentalisation du magistère
Dans un communiqué publié le jeudi 22 janvier, les évêques de Bolivie, à la veille
du référendum populaire du dimanche 25 janvier pour lequel plus de 3 millions 800
mille citoyens sont appelés à approuver ou refuser la nouvelle charte constitutionnelle,
dénoncent de graves agressions verbales contre l’Église catholique, en particulier
contre l’archevêque de Santa Cruz, l’actuel président de l’épiscopat, le cardinal
Julio Terrazas.
Les prélats expriment leur perplexité et leur inquiétude face
à ces attaques persistantes notamment de la part de la première autorité du pays.
Ils précisent : « Quant aux allusions formulées par le Président de la République
qui indique que le cardinal et les évêques seraient les coauteurs du texte constitutionnel,
l’Église catholique rappelle que sa participation, tout au long du processus constitutionnel,
a toujours été publique, à travers des documents, des réflexions et des exhortations
régulières ». L’épiscopat fait également remarquer que, en ignorant les dix aspects
positifs publiés dans son dernier document en date, les autorités se contentent de
présenter le magistère épiscopal comme une position aveugle et seulement négative.
Conscients de l’instrumentalisation politique de la controverse, les prélats « demandent
de ne pas utiliser l’Église ni ses autorités comme une ressource dans la propagande
politique pré-électorale ».
La nouvelle charte constitutionnelle, pour être
approuvée, doit obtenir au moins 50% de votes positifs. Si elle est approuvée, un
de ses articles transitoires oblige à une élection du président, du vice-président,
du parlement et des gouverneurs le 6 décembre prochain. Au vu des deux années passées
à élaborer cette constitution, au cours desquelles s’est accrue la violence qui a
donné la mort à des dizaines de personnes au cours des conflits politiques autour
de la rédaction de ce texte, on comprend combien la situation politique et sociale
du pays est incertaine.