Le bilan des persécutions anti-chrétiennes est lourd pour l’année 2008.
Dans un rapport, l’agence Fides de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples
dresse un constat alarmant. Des régions qui, pendant de nombreuses années, avaient
été épargnées par l’intolérance, sont devenues des champs de bataille où la violence
et la haine aveugle se sont substituées à la raison et au respect. Le plus inquiétant,
selon l’agence, c’est que les persécutions ne sont pas seulement l’expression de la
haine raciale mais aussi le produit de législations et de politiques fortement antichrétiennes
dont la responsabilité relève des gouvernants. Fides fait donc état d’une aggravation
de la nature des persécutions, souvent orchestrées ou tolérées par les Institutions
de l’Etat. Dans son discours aux participants au séminaire organisé par le Forum catholico-musulman,
en novembre 2008, le Pape a rappelé que les leaders politiques et religieux avaient
le devoir d’assurer le libre exercice des droits fondamentaux de l’homme, dans le
plein respect de la liberté de conscience et de la liberté religieuse de chacun. Mais
le fanatisme et le fondamentalisme religieux ne sont pas seuls sur le banc des accusés.
Fides pointe aussi du doigt le prétendu laïcisme moderne qui veut exclure la foi de
la société, priver l’homme de son appartenance religieuse et de son identité culturelle.
Des législations envahissent toujours plus le domaine du privé – accuse Fides - et
contraignent la foi chrétienne à se retirer dans l’obscurité et la pénombre. Eliminer
les valeurs chrétiennes fondamentales de l’héritage social et culturel des nations
qui s’identifient avec l’histoire du christianisme – explique Fides – équivaut à persécuter
le Christ, à induire les chrétiens à avoir honte d’appartenir au Christ. Ce laïcisme
dominant menace l’Eglise de manière plus sournoise et destructrice que la violence
physique et l’intolérance manifeste, car il justifie l’exclusion du christianisme
par la volonté de protéger des droits nouvellement proclamés. Ce que l’on veut, c’est
faire disparaître la religion chrétienne de la scène publique, au nom d’une tolérance
absolue et ce dans une Europe où les chrétiens se montrent de plus en plus tièdes.