Le Pape reçoit le corps diplomatique: la paix tant souhaitée est encore lointaine
Ce jeudi 8 décembre, Benoît XVI a reçu au Vatican, les membres du Corps diplomatique
accrédité près le Saint-Siège (le Saint-Siège entretient des rapports diplomatiques
avec 178 Etats). Il s’agit d’une rencontre traditionnelle au début de l’année pour
l’échange des vœux. C’est toujours l’occasion pour le Pape de présenter un tour d’horizon
des événements et des questions que le Saint-Siège suit avec une attention spéciale.
« Les jeunes générations héritent d’un système économique et d’un tissu social
durement compromis ». C’est un sombre tableau que Benoît XVI a brossé dans son
discours. Pour le Pape, aujourd’hui plus qu’hier, le sort même de notre planète et
de ses habitants est en jeu. Benoît XVI a cité la crise financière et économique,
le réchauffement climatique, la pauvreté qui augmente y compris dans les pays riches,
les conflits nationaux ou régionaux sanglants, les attentats terroristes, les symptômes
de crise dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaire. Mais
pour le Pape ce n’est pas seulement la pauvreté matérielle mais aussi la pauvreté
morale qui nuit à la paix. « En cette époque marquée d’incertitudes et d’interrogations,
beaucoup – a-t-il dit - attendent que l’Eglise exerce avec courage et clarté sa mission
d’évangélisation et son œuvre de promotion humaine » Et Benoît XVI a réservé une
large partie de son discours à la défense du christianisme et des chrétiens dans le
monde. Il a plaidé avec force en faveur de l’application du principe de la liberté
religieuse dans toute son étendue. « Une société sainement laïque n’ignore pas la
dimension spirituelle et ses valeurs ». Il a dénoncé les discriminations et les
attaques dont ont été victimes, l’an passé, des milliers de chrétiens, notamment
en Irak et en Inde. Il a demandé instamment aux autorités civiles et politiques
de mettre fin à l’intolérance et aux vexations contre les chrétiens. Il a souhaité
aussi que, dans le monde occidental, on ne cultive pas de préjugés ou d’hostilités
contre les chrétiens simplement parce que sur certaines questions leur voix dérange.
Le témoignage de l’Evangile – a-t-il dit - est toujours un signe de contradiction
par rapport à l’esprit du monde. Dans son discours, Benoît XVI a évoqué les principales
situations de crise dans le monde et en particulier le conflit israélo-palestinien.
Le Pape a répété que la violence d’où qu’elle provienne et quelque forme qu’elle prenne
devait être condamnée, et qu’il fallait renoncer aussi bien aux provocations qu’à
l’usage des armes. Il a encouragé le dialogue entre Israël et la Syrie.
Il a souhaité une solution négociée à la controverse sur le programme nucléaire
iranien à travers un mécanisme qui permette de satisfaire les exigences légitimes
du pays et de la communauté internationale.