Benoît XVI aux ambassadeurs : "Notre monde a soif de paix et de justice"
Benoît XVI s’est adressé ce jeudi aux ambassadeurs de onze pays venus lui présenter
leurs lettres de créance : Luxembourg, Suède, Sierra Leone, Islande, Kazakhstan, Bahrein,
Malawi, Tunisie, Madagascar, les Fidji, Belize. Le Pape leur a parlé de la paix, de
la justice, de l’euthanasie et du repos dominical, de la liberté religieuse et du
dialogue, mais surtout de la crise financière actuelle qui suscite tant d’inquiétude.
Les pays riches – a-t-il dit – ne peuvent oublier leurs responsabilités en premier
lieu en faveur des populations les plus pauvres.
Les précisions de Claire Malapert
Dans
le discours remis à l’ambassadeur du Luxembourg, Benoît XVI exprime sa très vive préoccupation
au sujet du texte de loi sur l’euthanasie et le suicide assisté débattu ce jeudi
au Parlement. Une question qui a eu de graves répercussions sur le plan politique :
au début du mois, le Grand Duc Henri avait prévenu les députés qu’il ne promulguerait
pas cette loi pour des raisons de conscience. Quelques jours plus tard, les députés
votaient à la quasi unanimité un projet de loi réduisant ses pouvoirs.
Romilda
Ferrauto
La
visite de onze nouveaux ambassadeurs a par ailleurs été l’occasion pour le Pape d’insister
sur le rôle positif que les religions peuvent jouer quand elles se respectent réciproquement
et qu’elles collaborent ensemble à des objectifs communs. De leur côté – souligne-t-il
dans le texte remis à l’ambassadeur du Kazakhstan – les Etats ne doivent pas interférer
dans le domaine religieux ni utiliser la religion de manière abusive. Benoît XVI a
salué les démarches de dialogue entreprises par le Kazakhstan, qui montrent qu’il
est possible aux hommes de vivre dignement, en paix, dans le respect de la croyance
et de la particularité de chacun.
Et dans le texte remis au premier ambassadeur
du Barhein, le Pape a rappelé que la liberté religieuse exige aussi la possibilité
de changer de religion. Tout en saluant la longue tradition de tolérance et d’accueil
de cette petite monarchie du Golfe, Benoît XVI a affirmé qu’il serait souhaitable
que les immigrés catholiques puissent disposer d’autres lieux de culte. Malgré leurs
divergences et des approches différentes sur bien des points, il serait bon – a estimé
le Pape – que les chrétiens et les musulmans collaborent dans le monde d’aujourd’hui
pour défendre les valeurs essentielles de la vie et de la famille.