2008-07-18 03:57:23

Rencontre œcuménique dans la Crypte de la Cathédrale Sainte Marie de Sydney. Extraits du discours de Benoît XVI


Chers frères et sœurs dans le Christ,
Je remercie vivement Dieu pour la possibilité qui m’est donnée de vous rencontrer et de prier avec vous, qui êtes venus ici en tant que représentants des différentes communautés chrétiennes de l’Australie. (…)
L’Australie est un pays marqué par une grande diversité ethnique et religieuse. Les immigrés débarquent sur les rivages de cette terre majestueuse en espérant y trouver le bonheur et de opportunités de travail. Votre nation reconnaît aussi l’importance de la liberté religieuse. C’est un droit fondamental qui, lorsqu’il est respecté, permet aux habitants d’agir en s’appuyant sur des valeurs enracinées dans leurs convictions les plus profondes, contribuant ainsi au bien-être de la société tout entière. De cette manière, les chrétiens coopèrent, conjointement avec les membres des autres religions, à la promotion de la dignité humaine et à l’amitié entre les nations.
Les Australiens aiment la discussion franche et cordiale. Cela a été très utile pour le mouvement œcuménique. Un exemple en est peut-être la Convention, signée en 2004, par les membres du Conseil National des Églises en Australie. Ce document reconnaît un engagement commun, expose des objectifs, admet des points de convergence, sans dissimuler les différences. Une telle approche démontre non seulement qu’il est possible de formuler des résolutions concrètes en vue d’une coopération fructueuse aujourd’hui, mais aussi que, patiemment, nous avons besoin de continuer à discuter sur nos divergences théologiques. Que les délibérations que vous poursuivrez au Conseil des Églises et à d’autres forums locaux, puissent être soutenues par les résultats que vous avez déjà obtenus !
(…) La route de l’œcuménisme, en fin de compte, conduit vers une célébration commune de l’Eucharistie (cf. Ut unum sint, 23-24 ; 45), que le Christ a confiée à ses Apôtres comme le Sacrement, par excellence, de l’unité de l’Église. Même si des obstacles sont encore à surmonter, nous pouvons être sûrs qu’un jour une Eucharistie commune ne fera que renforcer notre volonté de nous aimer et de nous servir les uns les autres, à l’exemple de notre Seigneur. Le commandement de Jésus : « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19) est, en effet, fondamentalement lié à son admonition : « Lavez-vous les pieds les uns les autres » (Jn 13,14). C’est pour cette raison qu’un dialogue sincère au sujet de la place de l’Eucharistie – stimulé par une étude renouvelée et attentive de l’Écriture, des écrits des Pères de l’Église et des documents des deux millénaires de l’histoire chrétienne (cf. Unum sint, 69-70) – aidera incontestablement à faire progresser le mouvement et à unifier notre témoignage au monde.
(…) Nous devons nous garder de la tentation de considérer la doctrine comme une cause de division et, par conséquent, comme un empêchement à ce qui semble être la tâche immédiate la plus urgente pour améliorer le monde dans lequel nous vivons. (…) Plus nous nous efforcerons avec assiduité de parvenir à une compréhension commune des mystères divins, plus nos œuvres de charité parleront avec éloquence de l’immense bonté de Dieu et de son amour pour tous les hommes. Saint Augustin exprime le lien entre le don de la connaissance et la vertu de la charité quand il écrit que l’esprit retourne à Dieu à travers l’amour (cf. De moribus Ecclesiae catholicae, XII, 21), et que là où est la charité, là est la Trinité (cf. De Trinitate, 8, 8, 12.).
C’est pour cette raison que le dialogue œcuménique progresse non seulement à travers un échange d’idées, mais en partageant des dons qui nous enrichissent mutuellement (cf. Ut unum sint, 28 ; 57). Une « idée » vise la vérité ; un « don » exprime l’amour. Tous deux sont essentiels au dialogue. Nous ouvrir nous-mêmes pour accepter les dons spirituels des autres chrétiens accélère notre capacité de discerner la lumière de la vérité qui vient de l’Esprit Saint. (…)
Chaque élément de la structure de l’Église est important, cependant ils vacilleraient et s’écrouleraient tous sans la pierre angulaire qu’est le Christ. En tant que « concitoyens » de cette « demeure de Dieu », les chrétiens doivent travailler ensemble pour s’assurer que l’édifice soit solide afin que d’autres personnes aient envie d’y entrer et de découvrir les nombreux trésors de grâce qui s’y trouvent. En promouvant les valeurs chrétiennes, nous ne devons pas négliger de proclamer leur source, en donnant un témoignage commun de Jésus Christ le Seigneur. C’est Lui qui a confié cette mission aux Apôtres, c’est de Lui que les prophètes ont parlé, et c’est Lui que nous offrons au monde.
(…) Je suis sûr que l’Esprit ouvrira nos yeux pour voir les dons des autres, nos cœurs pour recevoir sa force et nos esprits pour percevoir la lumière de la vérité du Christ. (…)

La version intégrale du Discours du Saint Père est disponible sur le site internet du Saint Siège www.vatican.va et sur L'Osservatore Romano







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