A Conakry, l'Eglise inquiète après la révolte des soldats mutins
REPUBLIQUE DE GUINEE - Le président guinéen, le général Lansana Conté, a discuté vendredi
avec des mutins pour mettre un terme à la mutinerie qui secoue l'armée, pilier de
son régime. Les militaires réclamaient initialement le paiement d'arriérés de soldes,
mais le mouvement s'est transformé jeudi en mutinerie et les militaires ont exigé
le départ de tous les généraux de l'armée. Les affrontements entre les militaires
mutins et la garde présidentielle ont inquiété toute la communauté internationale.
Une nouvelle rencontre est prévue ce samedi entre le chef de l'Etat, au pouvoir depuis
1984, et les mutins. L'Eglise s'inquiète pour la population guinéenne. Ecoutez
le père Côme Traoré, chargé des communications sociales à l'archevêché de Conakry
"Tout dépendra
de cette journée de négociations. Mais je suis convaincu qu'ils s'entendront, parce
que c'est ce qu'il font tout le temps (...) Une autre chose qu'il faut noter et qui
m'inquiète personnellement, c'est que dans les revendications des militaires, vous
n'entendez rien qui puisse être mis en commun, c'est seulement l'intérêt des militaires.
Et le peuple?" Jeudi, Benoît XVI avait souhaité au peuple guinéen
de "vivre dans la concorde et dans la paix, afin que toutes les
familles connaissent une vie digne et prospère". Un souhait exprimé à Alexandre
Cécé Loua, nouvel ambassadeur de Guinée près le Saint-Siège venu lui présenter ses
lettres de créances. Dans son discours, le Pape a également rappelé le devoir de l'Etat
"pour préserver la paix sociale", "d'assurer (...) une gestion juste et
équitable des biens matériels dans le respect des droits légitimes de chacun, et de
favoriser une bonne entente entre les communautés".