Le Tibet est secoué depuis une semaine par une série de manifestations, principalement
à Lhassa, la capitale de la province. Vendredi, les affrontements entre les forces
de l'ordre chinoises et les manifestants, avec à leur tête des moines bouddhistes,
ont fait selon un bilan fourni par les autorités chinoises et relayé par les médias
officiels du régime, dix morts. Tout a commencé lundi 10 mars à l’occasion du 49ème
anniversaire du départ en exil du dalaï lama. Le chef spirituel des Tibétains avait
prononcé alors un discours où il accusait la Chine de violations des droits de l’Homme.
Son discours était moins modéré que d'habitude. La colonisation chinoise du Tibet,
le pillage de ses ressources naturelles, la pression démographique chinoise et la
perte d’influence et d’usage de la langue tibétaine ont augmenté ces derniers mois
la pression dans la province. L’approche des Jeux Olympiques de Pékin en août concentre
tous les regards sur la Chine. Pour les Tibétains, exilés ou non, c'est l'occasion
de faire parler de leur nation. C’est ce que nous explique Françoise Robin, professeur
de tibétain à l’Institut des Langues Orientales à Paris