2008-02-18 19:11:08

Commentaire de l'Evangile


Le père Ludovic Danto commente l'Evangile de ce deuxième dimanche de Carême, la Transfiguration RealAudioMP3

Le commentaire du texte :
En ce deuxième dimanche de carême, l’Eglise nous donne d’entendre le récit de la Transfiguration. Saint Matthieu nous livre ainsi un épisode magnifique de la Révélation du Fils de Dieu. Les trois disciples Pierre, Jacques et Jean sont avec le maître et soudain « il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la lumière ».
Nous ne devons pas nous étonner d’entendre cet épisode de l’histoire sainte en ce temps de carême. Au contraire, c’est un moment nécessaire pour affronter notre montée vers Pâques. Depuis les tentations au désert, nous savons que la route est longue… les apôtres eux aussi l’ont appris. Dans son évangile, saint Matthieu place ce moment à la suite de la première annonce de la passion : Pierre vient de professer la foi, et aussitôt il s’est élevé contre les souffrances annoncées par le Christ, ce qui lui a valu la trop célèbre réplique:  « passe derrière moi Satan »… Il nous faut en effet porter la croix, sans cela nous ne pouvons appartenir au Christ… Cependant Dieu sait que l’homme a besoin de savoir qu’il ne marche pas vainement sur ce chemin ardu de la rencontre avec Dieu : c’est d’espérance dont vit sa créature et, pour cela sans doute, il donne un avant goût du ciel aux trois disciples… Comme il nous donne à nous aujourd’hui un avant-goût de ce que sera la vie éternelle, au-delà des chemins fangeux que nous sommes peut-être en train de parcourir… La transfiguration se vit à partir de notre condition humaine. C’est dans cet état que le Verbe est transfiguré, lui qui s’est dépouillé pour prendre la condition de serviteur, et de serviteur souffrant… Ne boudons pas alors notre joie. La lumière de la transfiguration est à même de nous rejoindre. Accueillons ce moment évangélique qui nous permet de durer dans l’espérance. Sachons en ce temps de carême redécouvrir tous les moments de l’histoire, mais aussi de notre vie, où Dieu s’est montré à nous dans sa gloire.
Cependant cette espérance, comme il se doit, se nourrit de la foi et cette foi, c’est la foi dans le Christ. Nous le savons, le Christ est celui qui nous trace le chemin vers la gloire du Père. Matthieu nous le rappelle à sa manière : « Voici que leur apparurent Moïse et Elie, qui s’entretenaient avec lui »… Jésus est le nouveau Moïse, Jésus est le nouvel Elie, il est le lieu de la Révélation, de l’alliance de Dieu avec l’humanité… il ne faut pas s’étonner que Jésus reste seul à la fin de notre passage. Les deux prophètes ont laissé leur place à celui qui récapitule toute parole, au Verbe incarné. En un mot, il n’y a pas d’autre prophète que Jésus. Il est l’unique médiateur, celui qui nous donne la loi et la parole. Cette foi au Christ, il nous la faut cultiver, alors que tant d’aspect de la culture contemporaine nous éloigne du Christ, nous poussant à relativiser sa personne et son message. Non, le Christ n’est pas seulement un homme génial parmi d’autre ; non, son message n’est pas seulement une expression religieuse possible. Le Christ est unique et son message est la révélation de Dieu. Un homme religieux disait: «Celui qui est malade du Christ ne peut pas guérir ». En effet, frères et sœurs, celui qui a découvert le Christ ne peut se résoudre à abandonner l’amour qu’il a recherché et découvert.
Car voilà l’un des points d’orgue de la Transfiguration : l’amour du Père donné à l’humanité : « Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui j’ai mis tout mon amour ». L’espérance et la foi dans le Christ se nourrissent de l’amour même du Père qui rejoint sa créature sur les chemins de ce monde. Notre montée vers Pâques n’aurait pas de sens si elle n’était un long apprentissage à l’amour, au don de soi. Voilà pourquoi il est important d’entendre ce que nous dit le Père en parlant de son Fils : « Ecoutez-le ».
En ce dimanche de carême il nous reste en définitive une chose à faire : écouter. Le disciple est celui qui s’assoit et qui dans le silence écoute le Verbe… Et si en ce carême, frères et sœurs, nous prenions le temps de nous arrêter pour écouter.







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