Le commentaire de l'Evangile : 2ème dimanche de l'Avent
En ce 2ème dimanche de l'Avent, le Père Ludovic Danto commente l'Evangile selon st
Matthieu (3,1-12) : Un appel à la conversion
Texte
du commentaire :En ce deuxième dimanche de l’Avent, l’Eglise nous propose un passage
de l’Evangile de saint Matthieu qui est un véritable appel à accueillir le Christ
dans nos vies. Nous rencontrons d’abord Saint Jean le Baptiste qui prêche au désert
dans les montages de Judée la venue du Sauveur. Nous l’entendons nous dire : «A travers
le désert, une voix s’écrie : préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route »…
Cette figure de Jean, le plus grand des prophètes, nous rappelle combien il nous faut
à la suite du fils d’Elisabeth préparer et annoncer sans cesse la venue du Verbe.
L’Eglise, l’épouse fidèle, le fait à travers tous les siècles. Chaque membre du corps
du Christ se doit à sa mesure de prendre part à cette œuvre qui proclame la venue
de Dieu pour tout homme. La période de l’Avent est une période propice pour rappeler
avec ferveur l’avènement du Christ en ce monde. Soyons des prophètes et des prophètes
plein de l’esprit de Dieu. Cette annonce de la venue de celui qui baptise « dans
l’Esprit Saint et dans le feu » à laquelle nous devons participer nécessite parallèlement
et nécessairement notre propre conversion, même si – nous le savons – celle-ci est
toujours à reprendre. Nous sommes sans doute bien peu ou pas assez souvent à nous
nourrir métaphoriquement comme saint Jean Baptiste de sauterelles et de miel et à
nous vêtir de poil de chameau. Qui d’entre nous en ces jours se rendra au désert pour
la rencontre avec le Tout-Puissant ? Et pourtant il nous faut répondre à cette phrase
de Jean : « Convertissez-vous car le Royaume de Dieu est tout proche », pour ne pas
avoir à entendre cette autre phrase : « Engeances de vipères […], produisez donc un
fruit qui exprime votre conversion ». C’est à l’aune de la qualité de notre propre
conversion en effet que l’on pourra juger de nos actes et porter pleinement du fuit.
Mais la conversion prêchée par saint Jean nécessite dans un premier temps le repentir,
ne l’oublions pas. On trouve d’ailleurs des traductions qui nous disent : « repentissez-vous »
plutôt que « convertissez-vous » comme dans la transcription liturgique. Il ne faut
pas s’en étonner. En effet repentir et conversion vont de paire ! Comment se convertir
s’il n’y a pas vraiment repentir de tout ce qui dans notre vie a pu nous éloigner
du Seigneur ? Ce temps de préparation est ainsi naturellement un temps de regret de
nos fautes. Il nous faut sans cesse nous détourner de notre passé, abandonner les
oignons d’Egypte pour la terre de lait et de miel qui nous est promise. Ce repentir
et cette conversion nécessite un rite d’immersion comme nous le voyons proclamé par
saint Jean : «Moi je vous baptise dans l’eau pour vous amener à la conversion ». Mais
attention, il ne s’agit pas ici d’ablutions rituelles comme tant de religions en proposent,
lesquelles restent bien souvent extérieures : nous assistons en réalité à une véritable
purification morale et non seulement rituelle. Il s’agit pour chacun d’entre nous
de changer en profondeur de comportement. Ce geste du baptême est de plus orienté
pleinement à la venue du Seigneur. Les disciples du Précurseur sont tendus vers la
venue du Messie comme nous même nous sommes orientés à la venue ultime du Christ.
Sans l’espérance messianique la foi proclamée par le Baptiste est et reste vaine.
Le Fils de Dieu vient pour nous sauver et instituer son royaume : « il tient la pelle
à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le
grain dans son grenier. Quant à la paille il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint
pas». Frères et sœurs, en ce dimanche préparons les chemins du Seigneur, abandonnons
nos idoles et attendons dans la joie l’avènement du Fils de Dieu.