2007-10-20 09:48:32

Le commentaire de l'Evangile du 29ème dimanche du temps ordinaire


29ème dimanche du temps ordinaire : le Père Ludovic Danto commente l'Evangile selon saint Luc (18,1-8) : La parabole du juge inique RealAudioMP3

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 En ce 29ème dimanche du temps ordinaire, nous continuons de cheminer sur les routes de la foi en compagnie de saint Luc. Le Seigneur au moyen de la parabole du juge inique veut nous faire entrer un peu plus profondément sur les chemins de la prières et sur la confiance que nous devons avoir en la réponse de Dieu. Pourquoi se décourager de prier puisque même un mauvais juge finit par répondre à la demande d’une pauvre veuve ! Jésus nous le dit : « Dieu ne fera-t-il pas justice à ces élus qui crient vers Lui jour et nuit ? […] Sans tarder Il leur fera justice».
Pour bien comprendre la portée de cette parabole il faut la replacer dans le contexte immédiat de l’Evangile de Luc. Les lignes qui ont précédé notre passage évangélique évoquent la venue du Royaume de Dieu et le jour du Fils de l’homme. Nous sommes donc dans un contexte de fin des temps, de Parousie. Face à cette situation qui à la fois tarde à venir et parallèlement est déjà à l’œuvre dans ce monde – car l’avènement du Royaume de Dieu, c’est dès aujourd’hui – la condition des disciples, la condition du disciple que nous sommes actuellement, n’est pas toujours très simple. Devant les difficultés et les oppositions de ce monde, devant les souffrances qui chaque jour contredisent jusque parmi les membres du Corps de l’Eglise la venue du Royaume, devant toutes les faillites de notre quotidien, notre monde en attente pourrait désespérer de l’avènement du Fils, désespérer de la réponse de Dieu. Toute notre vie est orientée vers le grand jour final, toute notre personne se doit d’attendre avec foi la Rédemption finale, pleine et entière, mais – et c’est là que nous retrouvons la prière insistante de la veuve – les heurs et malheurs que nous connaissons peuvent nous amener à douter de l’utilité de notre prière, peuvent nous amener à douter de Dieu lui-même. Dès lors notre foi s’en trouve ébranlée : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » s’interroge le Seigneur.
La foi est à la source de notre prière, comme la prière fidèle est à la source de notre foi. Nous connaissons tous des grands hommes de foi qui ont pu traverser des moments de désert, de nuits spirituelles mais qui ont toujours continué à prier Dieu. Voilà la clef de la réussite. Ces hommes de Dieu ont su, comme nous devons le savoir, que Dieu n’abandonne pas les siens et qu’Il répond sans cesse à la prière de ses élus. Depuis notre élection, depuis notre baptême, nous sommes marqués du sceau indélébile des fils et filles de Dieu et notre prière se doit de monter sans cesse vers le Seigneur : nous sommes ceux qui crions « jour et nuit » sans nous lasser, certains de la réponse de Dieu : non, « il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d’Israël ».
La prière fervente que nous devons adresser au Père est celle de la venue du Royaume, celle où les pauvres et les aveugles sont rendus à la vie, celle qui fait du bien à nos frères et sœurs. Si la prière parfois nous semble veine, n’est-ce pas parce qu’elle se trouve trop souvent centrée sur nous-mêmes ? Elle est tellement centrée sur notre personne qu’on peut se demander si elle se trouve encore ordonnée à la venue du Royaume de Dieu. En ce dimanche décidons comme Moïse de ne pas baisser les bras, décidons de prier sans cesse, prenons la ferme résolution de demander la venue du jour du Fils de l’homme. Sinon, frères et sœurs, « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »







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