2006-11-30 13:50:16

Reden und Dokumente vom 30.11.


RealAudioMP3
Benedetto XVI in Turchia – Discorso 8 –Originale (francese)
Santa Messa nella Cattedrale dello Spirito Santo
 Cattedrale dello Spirito Santo, Istanbul – 01/12/06 – Ore 9.00 Turchia (8.00 Italia)

Chers Frères et Sœurs,
Au terme de mon voyage pastoral en Turquie, je suis heureux de rencontrer la communauté catholique d’Istanbul et de célébrer avec elle l’Eucharistie pour rendre grâce au Seigneur de tous ses dons. Je tiens à saluer en tout premier lieu le Patriarche de Constantinople, Sa Sainteté Bartholomaios Ier, ainsi que le Patriarche arménien, Sa Béatitude Mesrob II, Frères vénérés, qui ont tenu à se joindre à nous pour cette célébration. Je leur exprime ma profonde gratitude pour ce geste fraternel qui honore toute la communauté catholique.
Chers Frères et Fils de l’Église catholique, Évêques, prêtres et diacres, religieux et religieuses, fidèles laïcs, appartenant aux différentes communautés de la ville et aux divers rites de l’Église, je vous salue tous avec joie, reprenant pour vous les mots de saint Paul aux Galates : «Que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !» (Ga 1, 3). Je tiens à remercier les Autorités civiles présentes pour leur accueil courtois, en particulier toutes les personnes qui ont permis que ce voyage puisse se réaliser. Je veux saluer enfin les représentants des autres communautés ecclésiales et des autres religions qui ont souhaité être présents parmi nous. Comment ne pas penser aux différents événements qui ont forgé ici-même notre histoire commune ? En même temps, je sens le devoir de rappeler de manière particulière les nombreux témoins de l’Evangile du Christ, qui nous pressent de travailler ensemble à l’unité de tous ses disciples, dans la vérité et la charité !

Dans cette cathédrale du Saint-Esprit, j’ai souhaité rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il accomplit dans l’histoire des hommes et invoquer sur tous les dons de l’Esprit de sainteté. Comme vient de nous le rappeler saint Paul, l’Esprit est la source permanente de notre foi et de notre unité. Il suscite en nous la vraie connaissance de Jésus et il met sur nos lèvres les paroles de la foi pour que nous reconnaissions le Seigneur. Jésus l’avait déjà déclaré à Pierre après la Confession de foi de Césarée : «Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux» (Mt 16, 17). Oui, heureux sommes-nous quand l’Esprit Saint nous ouvre au bonheur de croire et quand il nous fait entrer dans la grande famille des chrétiens, son Église, si multiple à travers la variété des dons, des fonctions et des activités, et en même temps déjà une, «car c’est toujours le même Dieu qui agit en tous». Paul ajoute : «Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous». Manifester l’Esprit, vivre selon l’Esprit, ce n’est pas vivre pour soi seulement, mais c’est apprendre à se conformer au Christ Jésus lui-même en devenant, à sa suite, serviteur de ses frères. Voilà un enseignement bien concret pour chacun de nous, Évêques, appelés par le Seigneur à conduire son peuple en nous faisant serviteurs à sa suite ; cela vaut encore pour tous les ministres du Seigneur et également pour tous les fidèles : en recevant le sacrement du Baptême, nous avons tous été plongés dans la mort et la résurrection du Seigneur, «nous avons été désaltérés par l’unique Esprit», et la vie du Christ est devenue la nôtre pour que nous vivions comme lui, pour que nous aimions nos frères comme lui nous a aimés (cf. Jn 13, 34 ).

Il y a vingt-sept ans, dans cette même cathédrale, mon prédécesseur le Serviteur de Dieu Jean-Paul II formait le vœu que l’aube du nouveau millénaire puisse «se lever sur une Église qui a retrouvé sa pleine unité, pour mieux témoigner, au milieu des tensions exacerbées de ce monde, de l’amour transcendant de Dieu manifesté en son Fils Jésus Christ» (Homélie à la cathédrale d’Istanbul, n. 5) . Ce vœu ne s’est pas encore réalisé, mais le désir du Pape est toujours le même et il nous presse, nous tous disciples du Christ qui marchons avec nos lenteurs et nos pauvretés sur le chemin qui veut conduire à l’unité, d’agir sans cesse «en vue du bien de tous», mettant la perspective œcuménique au premier rang de nos préoccupations ecclésiales. Nous vivrons alors vraiment selon l’Esprit de Jésus, au service du bien de tous.

Réunis ce matin dans cette maison de prière consacrée au Seigneur, comment ne pas évoquer l’autre belle image qu’emploie saint Paul pour parler de l’Église, celle de la construction dont les pierres sont toutes solidaires, agencées les unes aux autres pour former un seul édifice, et dont la pierre angulaire, sur qui tout repose, est le Christ. C’est lui la source de la vie nouvelle qui nous est donnée par le Père, dans l’Esprit Saint. L’Évangile de saint Jean l’a proclamé tout à l’heure : «Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur». Cette eau jaillissante, cette eau vive que Jésus a promise à la Samaritaine, les prophètes Zacharie et Ézéchiel la voyaient surgir du côté du Temple, pour qu’elle régénère les eaux de la Mer morte : image merveilleuse de la promesse de vie que Dieu a toujours faite à son peuple et que Jésus est venu accomplir. Dans un monde où les hommes ont tant de mal à partager entre eux les biens de la terre et où l’on commence à s’inquiéter avec raison de la raréfaction de l’eau, ce bien si précieux pour la vie du corps, l’Église se découvre riche d’un bien encore plus grand. Corps du Christ, elle a reçu la charge d’annoncer son Évangile jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Mt 28, 19), c’est-à-dire de transmettre aux hommes et aux femmes de ce temps une Bonne Nouvelle qui non seulement éclaire mais bouleverse leur vie, jusqu’à passer et vaincre la mort elle-même. Cette Bonne nouvelle n’est pas seulement une Parole, mais elle est une Personne, le Christ lui-même, ressuscité, vivant ! Par la grâce des Sacrements, l’eau qui s’est écoulée de son côté ouvert en croix est devenue une source jaillissante, «des fleuves d’eau vive», un don que personne ne peut arrêter et qui redonne vie. Comment les chrétiens pourraient-ils garder pour eux seulement ce qu’ils ont reçu ? Comment pourraient-ils confisquer ce trésor et enfouir cette source ? La mission de l’Église ne consiste pas à défendre des pouvoirs, ni à obtenir des richesses, sa mission c’est de donner le Christ, de donner la Vie du Christ en partage, le bien le plus précieux de l’homme que Dieu lui-même nous donne en son Fils.

Frères et Sœurs, vos communautés connaissent l’humble chemin du compagnonnage de chaque jour avec ceux qui ne partagent pas notre foi mais qui déclarent «avoir la foi d’Abraham et qui adorent avec nous le Dieu unique et miséricordieux»(Lumen gentium, n. 16). Vous savez bien que l’Église ne veut rien imposer à personne, et qu’elle demande simplement de pouvoir vivre librement pour révéler Celui qu’elle ne peut cacher, le Christ Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout sur la Croix et qui nous a donné son Esprit, vivante présence de Dieu au milieu de nous et au plus intime de nous-mêmes. Soyez toujours accueillants à l’Esprit du Christ et, pour cela, rendez-vous attentifs à ceux qui ont soif de justice, de paix, de dignité, de considération pour eux-mêmes et pour leurs frères. Vivez entre vous selon la parole du Seigneur : «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13, 35).
Frères et Sœurs, remettons en cet instant notre désir de servir le Seigneur à la Vierge Marie, la Mère de Dieu et la Servante du Seigneur. Elle a prié au Cénacle avec la communauté primitive, dans l’attente de la Pentecôte. Avec elle, prions le Christ Seigneur : Envoie ton Esprit Saint, Seigneur, sur toute l’Église ; qu’il habite chacun de ses membres et qu’il fasse d’eux des messagers de ton Évangile !
Amen. 

 
Benedetto XVI in Turchia – Discorso7 –Originale (inglese)
Visita di preghiera Cattedrale Armena Apostolica
 
Cattedrale Armena Apostolica di S. Maria, Istanbul-30/11/06 –Ore 17.45 Turchia (16.45 Italia)
Distribuzione 30/11/06

L’indirizzo di saluto al Papa del Patriarca Mesrob (in inglese) è stato distribuito con la CSD 2243

Dear Brother in Christ,

I am pleased to have this opportunity to meet Your Beatitude in this very place where Patriarch Kalustian welcomed my predecessors Pope Paul VI and Pope John Paul II. With great affection I greet the entire Armenian Apostolic community over which you preside as shepherd and spiritual father. My fraternal greeting goes also to His Holiness Karekin II, Catholicos of Holy Etchmiadzin, and the hierarchy of the Armenian Apostolic Church. I give thanks to God for the Christian faith and witness of the Armenian people, transmitted from one generation to the next, often in very tragic circumstances such as those experienced in the last century.


Our meeting is more than a simple gesture of ecumenical courtesy and friendship. It is a sign of our shared hope in God’s promises and our desire to see fulfilled the prayer that Jesus offered for his disciples on the eve of his suffering and death: “that they may all be one. As you, Father, are in me and I in you, may they also be one in us, so that the world may believe that you have sent me” (Jn 17:21). Jesus gave his life on the Cross to gather into one the dispersed children of God, to break down the walls of division. Through the sacrament of Baptism, we have been incorporated into the Body of Christ, the Church. The tragic divisions which, over time, have arisen among Christ’s followers openly contradict the Lord’s will, give scandal to the world and damage that most holy cause, the preaching of the Gospel to every creature (cf. Unitatis Redintegratio, 1). Precisely by the witness of their faith and love, Christians are called to offer a radiant sign of hope and consolation to this world, so marked by conflicts and tensions. We must continue therefore to do everything possible to heal the wounds of separation and to hasten the work of rebuilding Christian unity. May we be guided in this urgent task by the light and strength of the Holy Spirit.


In this respect I can only offer heartfelt thanks to the Lord for the deeper fraternal relationship that has developed between the Armenian Apostolic Church and the Catholic Church. In the thirteenth century, Nerses of Lambron, one of the great Doctors of the Armenian Church, wrote these words of encouragement: “Now, since we all need peace with God, let its foundation be harmony among the brethren. We have prayed to God for peace and continue to do so. Look, he is now giving it to us as a gift: let us welcome it! We asked the Lord to make his holy Church solid, and he has willingly heard our plea. Let us climb therefore the mountain of the Gospel faith!” (Il Primato della Carità, Ed. Qiqajon, p. 81). These words of Nerses have lost nothing of their power. Together let us continue to pray for the unity of all Christians, so that, by receiving this gift from above with open hearts, we may be ever more convincing witnesses of the truth of the Gospel and better servants of the Church’s mission.
 

 
Benedetto XVI in Turchia – Discorso 6 – Originale (francese)
Dichiarazione Congiunta (Avv. 30 - 5)
Chiesa Patriarcale di S. Giorgio, Istanbul – 30/11/06 – Ore: 12,15 Turchia (11,15 Italia)
Distribuzione: 29/11/2006 
 
DÉCLARATION COMMUNE
ENTRE LE PAPE BENOÎT XVI ET LE PATRIARCHE BARTHOLOMAIOS I

« Voici le jour le Seigneur a fait, qu’il soit notre bonheur et notre joie » (Ps 117, 24) !


La rencontre fraternelle que nous avons eue, nous, Benoît XVI, Pape de Rome, et Bartholomaios Ier, Patriarche œcuménique, est l’œuvre de Dieu, et en quelque sorte un don venant de Lui. Nous rendons grâce à l’Auteur de tout bien, qui nous permet encore une fois, dans la prière et l’échange, d’exprimer notre joie de nous sentir frères et de renouveler notre engagement en vue de la pleine communion. Cet engagement nous vient de la volonté de notre Seigneur et notre responsabilité de Pasteurs dans l’Eglise du Christ. Puisse notre rencontre être un signe et un encouragement pour nous tous, à partager les mêmes sentiments et les mêmes attitudes de fraternité, de collaboration et de communion dans la charité et dans la vérité. L’Esprit Saint nous aidera à préparer le grand jour du rétablissement de la pleine unité, quand et comme Dieu le voudra. Nous pourrons alors nous réjouir et exulter vraiment.


1. Nous avons évoqué avec gratitude les rencontres de nos vénérés prédécesseurs, bénis par le Seigneur, qui ont montré au monde l’urgence de l’unité et qui ont tracé des sentiers sûrs pour y parvenir, dans le dialogue, la prière et la vie ecclésiale quotidienne. Le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras Ier, pèlerins de Jérusalem sur le lieu même où Jésus Christ est mort et ressuscité pour le salut du monde, se sont ensuite rencontrés de nouveau, ici au Phanar et à Rome. Ils nous ont laissé une déclaration commune qui garde toute sa valeur, soulignant que le vrai dialogue de la charité doit soutenir et inspirer tous les rapports entre les personnes et entre les Eglises elles-mêmes, « doit être enraciné dans une fidélité totale à l’unique Seigneur Jésus Christ et dans un respect mutuel de leurs propres traditions » (Tomos Agapis, 195). Nous n’avons pas non plus oublié l’échange de visites entre Sa Sainteté le Pape Jean Paul II et Sa Sainteté Dimitrios Ier. C’est précisément durant la visite du Pape Jean Paul II, sa première visite œcuménique, que fut annoncée la création de la Commission mixte entre l’Eglise romaine catholique et l’Eglise orthodoxe. Celle-ci s’est réunie dans le but de déclarer et rétablir la pleine communion.


En ce qui concerne les relations entre l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople, nous ne pouvons pas oublier l’acte ecclésial solennel reléguant dans l’oubli les anciens anathèmes qui, durant des siècles, ont affecté et affectent de manière encore négative les rapports entre nos Eglises. Nous n’avons pas encore tiré de cet acte toutes les conséquences positives qui peuvent en découler pour notre marche vers la pleine unité, à laquelle la Commission mixte est appelée à porter une contribution importante. Nous exhortons nos fidèles à prendre une part active dans cette démarche par la prière et par des gestes significatives.


2. Lors de la session plénière de la Commission mixte pour le dialogue théologique, qui s’est tenue récemment à Belgrade et qui a généreusement été accueillie par l’Eglise orthodoxe serbe, nous avons exprimé notre joie profonde pour la reprise du dialogue théologique. Après une interruption de quelques années, due à diverses difficultés, la Commission a pu travailler à nouveau dans un esprit d’amitié et de collaboration. En traitant le thème « Conciliarité et autorité dans l’Eglise » au niveau local, régional et universel, elle a entrepris une phase d’étude sur la conséquence ecclésiologique et canonique de la nature sacramentelle de l’Eglise. Cela permettra d’aborder quelques-unes des principales questions encore controversées. Nous sommes décidés à soutenir sans cesse comme par le passé, le travail confié à cette Commission et nous accompagnons ses membres de nos prières.


3. Comme Pasteurs, nous avons tout d’abord réfléchi à la mission d’annoncer l’Evangile dans le monde d’aujourd’hui. Cette mission, « Allez donc, de toutes les nations faites de disciples » (Mt 28, 19), est aujourd’hui plus que jamais actuelle et nécessaire même dans les pays traditionnellement chrétiens. De plus, nous ne pouvons pas ignorer la montée de la sécularisation, du relativisme, voire du nihilisme, surtout dans le monde occidental. Tout cela exige une annonce renouvelée et puissante de l’Evangile, adaptée aux cultures de notre temps. Nos traditions représentent pour nous, un patrimoine qui doit être partagé, proposé et actualisé continuellement. C’est pourquoi nous devons renforcer les collaborations et notre témoignage commun devant toutes les nations.


4. Nous avons évalué positivement le chemin vers la formation de l’Union européenne. Les acteurs de cette grande initiative ne manqueront pas de prendre en considération tous les aspects qui touchent à la personne humaine et de ses droits inaliénables, surtout la liberté religieuse, témoin et garante de respect de toute autre liberté. Dans chaque initiative d’unification, les minorités doivent être protégées, avec leurs traditions culturelles et leurs spécialités religieuses. En Europe, tout en demeurant ouverts aux autres religions et à leur contribution à la culture, nous devons unir nos efforts pour préserver les racines, les traditions et les valeurs chrétiennes pour assurer le respect de l’histoire, ainsi que pour contribuer à la culture de la future Europe, à la qualité des relations humaines en tous les niveaux. Dans ce contexte, comment ne pas évoquer les très anciens témoins et illustre patrimoine chrétiens de la terre où a lieu notre rencontre, en commençant par ce que nous dit le livre des Actes des Apôtres, évoquant la figure de Saint Paul, Apôtre des nations. Sur cette terre, le message de l’Evangile et l’ancienne tradition culturelle se sont rejoints. Ce lien, qui a tant contribué à l’héritage chrétien qui nous est commun, demeure actuel et portera encore des fruits dans l’avenir pour l’évangélisation et pour notre unité.


5. Notre regard s’est porté sur les lieux du monde d’aujourd’hui où vivent les chrétiens et sur les difficultés auxquelles ils doivent faire face, en particulier les pauvretés, les guerres et le terrorisme, mais également les diverses formes d’exploitation des pauvres, des émigrés, des femmes et des enfants. Nous sommes appelés à entreprendre ensemble une action en faveur du respect du droit de l’homme, et de tout être humain, créé à l’image de la ressemblance de Dieu, du développement économique, social et culturel. Nos traditions théologiques et éthiques peuvent offrir une base solide de prédication et d’action communes. Nous voulons avant tout affirmer que tuer des innocents au nom de Dieu est une offense envers Lui et envers la dignité humaine. Nous devons tous nous engager pour un service renouvelé de l’homme et pour la défense de la vie humaine, de toute vie humaine.


Nous avons profondément à cœur la paix au Moyen-Orient, où notre Seigneur a vécu, a souffert, est mort et ressuscité, et où vivent, depuis tant de siècles une multitude de frères chrétiens. Nous désirons ardemment que soit rétablie la paix sur cette terre, que se renforce la coexistence cordiale entre ses diverses populations, entre les Eglises, et entre les différentes religions qui s’y trouvent. Pour cela, nous encourageons l’établissement de rapports plus étroits entre les chrétiens et d’un dialogue interreligieux authentique et loyal en vue de lutter contre toute forme de violence et de discrimination.


6. Actuellement, devant le grand danger concernant l’environnement naturel, nous voulons exprimer notre souci face aux conséquences négatives pour l’humanité et pour la création toute entière qui peuvent résulter d’un progrès économique et technologique qui ne reconnaît pas ses limites. En tant que chefs religieux, nous considérons comme un de nos devoirs d’encourager et de soutenir tous les efforts qui sont faits pour protéger la création de Dieu et pour laisser aux générations futures une terre dans laquelle elles pourront vivre.

 7. Enfin, notre pensée se tourne vers vous tous, les fidèles de nos Eglises présents partout dans le monde, Evêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, hommes et femmes laïques engagés dans un service ecclésial et tous les baptisés. Nous saluons en Christ les autres chrétiens, les assurant de notre prière et de notre disponibilité au dialogue et à la collaboration. Avec les paroles de l’Apôtre des Gentils, nous vous saluons tous : « À vous, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ » (2 Co 1, 2).


Au Phanar, le 30 Novembre 2006.
 

 

 
Benedetto XVI in Turchia – Discorso 5 – Originale (inglese)
Divina Liturgia
Chiesa Patriarcale di S. Giorgio, Istanbul – 30/11/06 – Ore: 09,45 Turchia (08,45 Italia)
This Divine Liturgy celebrated on the Feast of Saint Andrew the Apostle, Patron Saint of the Church of Constantinople, brings us back to the early Church, to the age of the Apostles. The Gospels of Mark and Matthew relate how Jesus called the two brothers, Simon, whom Jesus calls Cephas or Peter, and Andrew: “Follow me, and I will make you fishers of men” (Mt 4:19, Mk 1:17). The Fourth Gospel also presents Andrew as the first to be called, “ho protoklitos”, as he is known in the Byzantine tradition. It is Andrew who then brings his brother Simon to Jesus (cf. Jn 1:40f.).


Today, in this Patriarchal Church of Saint George, we are able to experience once again the communion and call of the two brothers, Simon Peter and Andrew, in the meeting of the Successor of Peter and his Brother in the episcopal ministry, the head of this Church traditionally founded by the Apostle Andrew. Our fraternal encounter highlights the special relationship uniting the Churches of Rome and Constantinople as Sister Churches.


With heartfelt joy we thank God for granting new vitality to the relationship that has developed since the memorable meeting in Jerusalem in December 1964 between our predecessors, Pope Paul VI and Patriarch Athenagoras. Their exchange of letters, published in the volume entitled Tomos Agapis, testifies to the depth of the bonds that grew between them, bonds mirrored in the relationship between the Sister Churches of Rome and Constantinople.


On 7 December 1965, the eve of the final session of the Second Vatican Council, our venerable predecessors took a unique and unforgettable step in the Patriarchal Church of Saint George and the Basilica of Saint Peter in the Vatican respectively: they removed from the memory of the Church the tragic excommunications of 1054. In this way they confirmed a decisive shift in our relationship. Since then, many other important steps have been taken along the path of mutual rapprochement. I recall in particular the visit of my predecessor, Pope John Paul II, to Constantinople in 1979, and the visits to Rome of the Ecumenical Patriarch Bartholomew I.


In that same spirit, my presence here today is meant to renew our commitment to advancing along the road towards the re-establishment – by God’s grace – of full communion between the Church of Rome and the Church of Constantinople. I can assure you that the Catholic Church is willing to do everything possible to overcome obstacles and to seek, together with our Orthodox brothers and sisters, ever more effective means of pastoral cooperation to this end.


The two brothers, Simon, called Peter, and Andrew, were fishermen whom Jesus called to become fishers of men. The Risen Lord, before his Ascension, sent them out together with the other Apostles with the mission of making all nations his disciples, baptizing them and proclaiming his teachings (cf. Mt 28:19ff.; Lk 24:47; Acts 1:8).


This charge left us by the holy brothers Peter and Andrew is far from finished. On the contrary, today it is even more urgent and necessary. For it looks not only to those cultures which have been touched only marginally by the Gospel message, but also to long-established European cultures deeply grounded in the Christian tradition. The process of secularization has weakened the hold of that tradition; indeed, it is being called into question, and even rejected. In the face of this reality, we are called, together with all other Christian communities, to renew Europe’s awareness of its Christian roots, traditions and values, giving them new vitality.


Our efforts to build closer ties between the Catholic Church and the Orthodox Churches are a part of this missionary task. The divisions which exist among Christians are a scandal to the world and an obstacle to the proclamation of the Gospel. On the eve of his passion and death, the Lord, surrounded by his disciples, prayed fervently that all may be one, so that the world may believe (cf. Jn 17:21). It is only through brotherly communion between Christians and through their mutual love that the message of God’s love for each and every man and woman will become credible. Anyone who casts a realistic glance on the Christian world today will see the urgency of this witness.
 
Simon Peter and Andrew were called together to become fishers of men. This same task, however, took on a different form for each of the brothers. Simon, notwithstanding his human weakness, was called “Peter”, the “rock” on which the Church was to be built; to him in a particular way were entrusted the keys of the Kingdom of Heaven (cf. Mt 16:18). His journey would take him from Jerusalem to Antioch, and from Antioch to Rome, so that in that City he might exercise a universal responsibility. The issue of the universal service of Peter and his Successors has unfortunately given rise to our differences of opinion, which we hope to overcome, thanks also to the theological dialogue which has been recently resumed.


My venerable predecessor, the Servant of God Pope John Paul II, spoke of the mercy that characterizes Peter’s service of unity, a mercy which Peter himself was the first to experience (Encyclical Ut Unum Sint, 91). It is on this basis that Pope John Paul extended an invitation to enter into a fraternal dialogue aimed at identifying ways in which the Petrine ministry might be exercised today, while respecting its nature and essence, so as to “accomplish a service of love recognized by all concerned” (ibid., 95). It is my desire today to recall and renew this invitation.


Andrew, the brother of Simon Peter, received another task from the Lord, one which his very name suggests. As one who spoke the Greek language, he became – together with Philip – the Apostle of the encounter with the Greeks who came to Jesus (cf. Jn 12:20ff.). Tradition tells us that he was a missionary not only in Asia Minor and the territories south of the Black Sea, that is, in this very region, but also in Greece, where he suffered martyrdom.


The Apostle Andrew, therefore, represents the meeting between early Christianity and Greek culture. This encounter, particularly in Asia Minor, became possible thanks especially to the great Cappadocian Fathers, who enriched the liturgy, theology and spirituality of both the Eastern and the Western Churches. The Christian message, like the grain of wheat (cf. Jn 12:24), fell on this land and bore much fruit. We must be profoundly grateful for the heritage that emerged from the fruitful encounter between the Christian message and Hellenic culture. It has had an enduring impact on the Churches of East and West. The Greek Fathers have left us a store of treasure from which the Church continues to draw riches old and new (cf. Mt 13:52).
 
The lesson of the grain of wheat that dies in order to bear fruit also has a parallel in the life of Saint Andrew. Tradition tells us that he followed the fate of his Lord and Master, ending his days in Patras, Greece. Like Peter, he endured martyrdom on a cross, the diagonal cross that we venerate today as the cross of Saint Andrew. From his example we learn that the path of each single Christian, like that of the Church as a whole, leads to new life, to eternal life, through the imitation of Christ and the experience of his cross.


In the course of history, both the Church of Rome and the Church of Constantinople have often experienced the lesson of the grain of wheat. Together we venerate many of the same martyrs whose blood, in the celebrated words of Tertullian, became the seed of new Christians (Apologeticum, 50, 13). With them, we share the same hope that impels the Church to “press forward, like a stranger in a foreign land, amid the persecutions of the world and the consolations of God” (Lumen Gentium, 8, cf. Saint Augustine, De Civ. Dei, XVIII, 51, 2). For its part, the century that has just ended also saw courageous witnesses to the faith, in both East and West. Even now, there are many such witnesses in different parts of the world. We remember them in our prayer and, in whatever way we can, we offer them our support, as we urge all world leaders to respect religious freedom as a fundamental human right.


The Divine Liturgy in which we have participated was celebrated according to the rite of Saint John Chrysostom. The cross and resurrection of Jesus Christ have been made mystically present. For us Christians this is a source and sign of constantly renewed hope. We find that hope beautifully expressed in the ancient text known as the Passion of Saint Andrew: “I greet you, O Cross, consecrated by the Body of Christ and adorned by His limbs as by precious pearls … May the faithful know your joy, and the gifts you hold in store …”.


This faith in the redeeming death of Jesus on the cross, and this hope which the Risen Christ offers to the whole human family, are shared by all of us, Orthodox and Catholics alike. May our daily prayer and activity be inspired by a fervent desire not only to be present at the Divine Liturgy, but to be able to celebrate it together, to take part in the one table of the Lord, sharing the same bread and the same chalice. May our encounter today serve as an impetus and joyful anticipation of the gift of full communion. And may the Spirit of God accompany us on our journey!





Benedetto XVI in Turchia – Discorso 6 – Originale (francese)
Dichiarazione Congiunta (Avv. 30 - 5)
Chiesa Patriarcale di S. Giorgio, Istanbul – 30/11/06 – Ore: 12,15 Turchia (11,15 Italia)
Distribuzione: 29/11/2006 
Per il momento è disponibile solo l’originale francese che è stato letto dal cardinale Kasper. Il testo pronunciato corrisponde integralmente a quello scritto.
Alleghiamo una sintesi in italiano dei punti salienti del documento.
 
DÉCLARATION COMMUNE
ENTRE LE PAPE BENOÎT XVI ET LE PATRIARCHE BARTHOLOMAIOS I
« Voici le jour le Seigneur a fait, qu’il soit notre bonheur et notre joie » (Ps 117, 24) !

La rencontre fraternelle que nous avons eue, nous, Benoît XVI, Pape de Rome, et Bartholomaios Ier, Patriarche œcuménique, est l’œuvre de Dieu, et en quelque sorte un don venant de Lui. Nous rendons grâce à l’Auteur de tout bien, qui nous permet encore une fois, dans la prière et l’échange, d’exprimer notre joie de nous sentir frères et de renouveler notre engagement en vue de la pleine communion. Cet engagement nous vient de la volonté de notre Seigneur et notre responsabilité de Pasteurs dans l’Eglise du Christ. Puisse notre rencontre être un signe et un encouragement pour nous tous, à partager les mêmes sentiments et les mêmes attitudes de fraternité, de collaboration et de communion dans la charité et dans la vérité. L’Esprit Saint nous aidera à préparer le grand jour du rétablissement de la pleine unité, quand et comme Dieu le voudra. Nous pourrons alors nous réjouir et exulter vraiment.

 1. Nous avons évoqué avec gratitude les rencontres de nos vénérés prédécesseurs, bénis par le Seigneur, qui ont montré au monde l’urgence de l’unité et qui ont tracé des sentiers sûrs pour y parvenir, dans le dialogue, la prière et la vie ecclésiale quotidienne. Le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras Ier, pèlerins de Jérusalem sur le lieu même où Jésus Christ est mort et ressuscité pour le salut du monde, se sont ensuite rencontrés de nouveau, ici au Phanar et à Rome. Ils nous ont laissé une déclaration commune qui garde toute sa valeur, soulignant que le vrai dialogue de la charité doit soutenir et inspirer tous les rapports entre les personnes et entre les Eglises elles-mêmes, « doit être enraciné dans une fidélité totale à l’unique Seigneur Jésus Christ et dans un respect mutuel de leurs propres traditions » (Tomos Agapis, 195). Nous n’avons pas non plus oublié l’échange de visites entre Sa Sainteté le Pape Jean Paul II et Sa Sainteté Dimitrios Ier. C’est précisément durant la visite du Pape Jean Paul II, sa première visite œcuménique, que fut annoncée la création de la Commission mixte entre l’Eglise romaine catholique et l’Eglise orthodoxe. Celle-ci s’est réunie dans le but de déclarer et rétablir la pleine communion.

En ce qui concerne les relations entre l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople, nous ne pouvons pas oublier l’acte ecclésial solennel reléguant dans l’oubli les anciens anathèmes qui, durant des siècles, ont affecté et affectent de manière encore négative les rapports entre nos Eglises. Nous n’avons pas encore tiré de cet acte toutes les conséquences positives qui peuvent en découler pour notre marche vers la pleine unité, à laquelle la Commission mixte est appelée à porter une contribution importante. Nous exhortons nos fidèles à prendre une part active dans cette démarche par la prière et par des gestes significatives.

2. Lors de la session plénière de la Commission mixte pour le dialogue théologique, qui s’est tenue récemment à Belgrade et qui a généreusement été accueillie par l’Eglise orthodoxe serbe, nous avons exprimé notre joie profonde pour la reprise du dialogue théologique. Après une interruption de quelques années, due à diverses difficultés, la Commission a pu travailler à nouveau dans un esprit d’amitié et de collaboration. En traitant le thème « Conciliarité et autorité dans l’Eglise » au niveau local, régional et universel, elle a entrepris une phase d’étude sur la conséquence ecclésiologique et canonique de la nature sacramentelle de l’Eglise. Cela permettra d’aborder quelques-unes des principales questions encore controversées. Nous sommes décidés à soutenir sans cesse comme par le passé, le travail confié à cette Commission et nous accompagnons ses membres de nos prières.

3. Comme Pasteurs, nous avons tout d’abord réfléchi à la mission d’annoncer l’Evangile dans le monde d’aujourd’hui. Cette mission, « Allez donc, de toutes les nations faites de disciples » (Mt 28, 19), est aujourd’hui plus que jamais actuelle et nécessaire même dans les pays traditionnellement chrétiens. De plus, nous ne pouvons pas ignorer la montée de la sécularisation, du relativisme, voire du nihilisme, surtout dans le monde occidental. Tout cela exige une annonce renouvelée et puissante de l’Evangile, adaptée aux cultures de notre temps. Nos traditions représentent pour nous, un patrimoine qui doit être partagé, proposé et actualisé continuellement. C’est pourquoi nous devons renforcer les collaborations et notre témoignage commun devant toutes les nations.

4. Nous avons évalué positivement le chemin vers la formation de l’Union européenne. Les acteurs de cette grande initiative ne manqueront pas de prendre en considération tous les aspects qui touchent à la personne humaine et de ses droits inaliénables, surtout la liberté religieuse, témoin et garante de respect de toute autre liberté. Dans chaque initiative d’unification, les minorités doivent être protégées, avec leurs traditions culturelles et leurs spécialités religieuses. En Europe, tout en demeurant ouverts aux autres religions et à leur contribution à la culture, nous devons unir nos efforts pour préserver les racines, les traditions et les valeurs chrétiennes pour assurer le respect de l’histoire, ainsi que pour contribuer à la culture de la future Europe, à la qualité des relations humaines en tous les niveaux. Dans ce contexte, comment ne pas évoquer les très anciens témoins et illustre patrimoine chrétiens de la terre où a lieu notre rencontre, en commençant par ce que nous dit le livre des Actes des Apôtres, évoquant la figure de Saint Paul, Apôtre des nations. Sur cette terre, le message de l’Evangile et l’ancienne tradition culturelle se sont rejoints. Ce lien, qui a tant contribué à l’héritage chrétien qui nous est commun, demeure actuel et portera encore des fruits dans l’avenir pour l’évangélisation et pour notre unité.

5. Notre regard s’est porté sur les lieux du monde d’aujourd’hui où vivent les chrétiens et sur les difficultés auxquelles ils doivent faire face, en particulier les pauvretés, les guerres et le terrorisme, mais également les diverses formes d’exploitation des pauvres, des émigrés, des femmes et des enfants. Nous sommes appelés à entreprendre ensemble une action en faveur du respect du droit de l’homme, et de tout être humain, créé à l’image de la ressemblance de Dieu, du développement économique, social et culturel. Nos traditions théologiques et éthiques peuvent offrir une base solide de prédication et d’action communes. Nous voulons avant tout affirmer que tuer des innocents au nom de Dieu est une offense envers Lui et envers la dignité humaine. Nous devons tous nous engager pour un service renouvelé de l’homme et pour la défense de la vie humaine, de toute vie humaine.

Nous avons profondément à cœur la paix au Moyen-Orient, où notre Seigneur a vécu, a souffert, est mort et ressuscité, et où vivent, depuis tant de siècles une multitude de frères chrétiens. Nous désirons ardemment que soit rétablie la paix sur cette terre, que se renforce la coexistence cordiale entre ses diverses populations, entre les Eglises, et entre les différentes religions qui s’y trouvent. Pour cela, nous encourageons l’établissement de rapports plus étroits entre les chrétiens et d’un dialogue interreligieux authentique et loyal en vue de lutter contre toute forme de violence et de discrimination.

6. Actuellement, devant le grand danger concernant l’environnement naturel, nous voulons exprimer notre souci face aux conséquences négatives pour l’humanité et pour la création toute entière qui peuvent résulter d’un progrès économique et technologique qui ne reconnaît pas ses limites. En tant que chefs religieux, nous considérons comme un de nos devoirs d’encourager et de soutenir tous les efforts qui sont faits pour protéger la création de Dieu et pour laisser aux générations futures une terre dans laquelle elles pourront vivre.

7. Enfin, notre pensée se tourne vers vous tous, les fidèles de nos Eglises présents partout dans le monde, Evêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, hommes et femmes laïques engagés dans un service ecclésial et tous les baptisés. Nous saluons en Christ les autres chrétiens, les assurant de notre prière et de notre disponibilité au dialogue et à la collaboration. Avec les paroles de l’Apôtre des Gentils, nous vous saluons tous : « À vous, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ » (2 Co 1, 2).

Au Phanar, le 30 Novembre 2006.

Gemeinsame Erklärung von Papst Benedikt XVI. und Patriarch
Bartholomaios I. in einer von der KNA leicht überarbeiteten Übersetzung, die das Ökumenische Patriarchat zur Verfügung stellte:

«Das ist der Tag, den der Herr gemacht hat; lasst uns frohlocken
und seiner uns freuen!» (Psalm 118,24)

Die brüderliche Begegnung zwischen uns, dem Papst von Rom
Benedikt XVI. und dem Ökumenischen Patriarchen Bartholomaios I.,
ist ein Werk Gottes und in einem gewissen Sinn ein Geschenk, das
er uns gemacht hat. Wir danken dem Spender alles Guten, der uns
erneut gewährt hat, im Gebet und in Erwiderung seiner Güte unsere
Freude über das Empfinden unserer brüderlichen Verbundenheit und
die Erneuerung unserer Verpflichtung in der Perspektive
vollendeter Gemeinschaft untereinander zum Ausdruck bringen zu
können. Diese Verpflichtung ergibt sich aus dem Willen unseres
Herrn und aus unserer Verantwortung als Hirten in der Kirche
Christi. Möge diese Begegnung ein Zeichen und eine Ermutigung für
uns sein, dieselben Empfindungen und dieselben Ideen der
Brüderlichkeit, der Zusammenarbeit und der Gemeinschaft
untereinander in Liebe und Wahrheit miteinander zu teilen. Der
Heilige Geist wird uns helfen, den großen Tag der
Wiederherstellung der vollkommenen Einheit vorzubereiten, wenn
und wie Gott es will. Dann werden wir im Stande sein, uns
wahrhaft zu freuen und zu frohlocken.

1. In Dankbarkeit haben wir der Begegnungen unserer ehrwürdigen,
im Herrn seligen Vorgänger gedacht, die der Welt die
Dringlichkeit der Einheit zeigten und den Weg bahnten, auf dem
wir durch Dialog, Gebet und tägliches kirchliches Leben zu ihr
gelangen werden. Papst Paul VI. und Patriarch Athenagoras I., die
nach Jerusalem gepilgert waren, also dahin, wo Jesus Christus für
das Heil der Welt gestorben und auferstanden ist, sind sich auch
danach wieder begegnet, hier im Phanar und in Rom. Sie haben uns
eine gemeinsame Erklärung hinterlassen, die seitdem nichts von
ihrem Wert verloren hat, und betont, dass der wahre Dialog der
Liebe alle Beziehungen zwischen den Menschen und den beiden
Kirchen unterstützt und inspiriert, «damit er in der vollkommenen
Treue zu dem einen Herrn Jesus Christus und im gegenseitigen
Respekt der beiden Traditionen gründe» (Tomos Agapis, 195).

Ebenso wenig haben wir die wechselseitigen Besuche Seiner
Heiligkeit des Papstes Johannes Paul II. und Seiner Allheiligkeit
des Patriarchen Dimitrios I. vergessen. Gerade anlässlich des
Besuches von Papst Johannes Paul II., also anlässlich seines
ersten ökumenischen Besuchs, wurde die Einsetzung der Gemeinsamen
Kommission des theologischen Dialogs zwischen der
römisch-katholischen und der orthodoxen Kirche proklamiert. Diese
Kommission hat im Namen unserer Kirchen das erklärte Ziel, die
vollkommene Gemeinschaft wiederherzustellen.

Was die Beziehungen zwischen der Kirche von Rom und der Kirche
von Konstantinopel anbelangt, so ist es uns unmöglich, den
offiziellen kirchlichen Akt zu vergessen, wodurch die alten
Kirchenbanne, die die Beziehungen zwischen unseren Kirchen
jahrhundertlang negativ beeinflusst haben, dem Vergessen anheim
gegeben wurden. Wir haben seitdem nicht alle sich aus diesem Akt
ergebenden positiven Konsequenzen auf dem Weg zur vollendeten
Einheit ausgeschöpft, zu dem die Gemeinsame Kommission einen
wesentlichen Beitrag leisten soll. Wir ermahnen unsere Gläubigen,
in diesem Zusammenhang durch Gebet und maßgebliches Handeln einen
tatkräftigen Beitrag zu leisten.

2. Wir haben unsere tief empfundene Freude darüber zum Ausdruck
gebracht, dass die Gemeinsame Kommission des theologischen
Dialogs jüngst in Belgrad vollzählig zusammengetreten ist. Dabei
durfte sie sich der großen Gastfreundschaft der orthodoxen Kirche
von Serbien erfreuen. Nach einer wenige Jahre dauernden
Unterbrechung, die ihren Grund in mehreren Schwierigkeiten hatte,
konnte die Kommission wieder im Geist der Freundschaft und der
Zusammenarbeit tätig werden. Indem sie sich dem Thema
«Konziliarität und Autorität in der Kirche» in lokaler,
regionaler und universaler Perspektive widmete, ist sie in eine
Phase der Untersuchung der ekklesiologischen und
kirchenrechtlichen Folgen der sakramentalen Natur der Kirche
eingetreten. Diese Phase wird die Erörterung einiger
grundlegender Fragen ermöglichen, die noch kontrovers sind. Wie
schon in der Vergangenheit, so wollen wir auch jetzt das der
Kommission aufgetragene Werk entschieden unterstützen und ihre
Mitlieder durch unsere Gebete begleiten.

3. Als Hirten haben wir vorrangig unsere Sendung zur Verkündigung
 des Evangeliums in der heutigen Welt bedacht. Diese Sendung -
«gehet hin und lehret alle Völker» (Mt 28,19) - ist heute wie eh
und je aktuell und unverzichtbar, und das sogar in den
traditionell christlichen Ländern. Überdies können wir auch das
verstärkte Auftreten von Säkularismus, Relativismus und
Nihilismus besonders in der westlichen Welt nicht ignorieren. All
das erfordert eine erneuerte, massive Verkündigung des
Evangeliums, die auf die heutigen kulturellen Tendenzen
abgestimmt ist. Unsere Traditionen sind für uns ein Erbe, das wir
miteinander teilen, manifestieren und beständig aktualisieren
sollen. Darum müssen wir unsere Zusammenarbeit und unser
gemeinsames Zeugnis vor allen Völkern stärken.

4. Den Weg zur Bildung der Europäischen Union haben wir positiv
gewürdigt. Die Pioniere dieses bedeutenden Unterfangens werden
gewiss nicht versäumen, alle Aspekte zu berücksichtigen, die die
menschliche Person und ihre unveräußerlichen Rechte betreffen,
insbesondere die Religionsfreiheit, die der Beweis und Garant des
Respekts vor jeder anderen Freiheit ist. Bei jeder Initiative,
Einheit herzustellen, sollten die Minderheiten, ihre kulturellen
Traditionen und ihre religiösen Besonderheiten geschützt werden.
In Europa müssen wir, ohne sich gegenüber den anderen Religionen
und ihrem kulturellen Beitrag zu verschließen, unsere Kräfte
vereinen; um die Wurzeln, Überlieferungen und christlichen Werte
zu bewahren, um den Respekt vor der Geschichte zu gewährleisten
und um zur Kultur des Europa von morgen und zur Qualität der
menschlichen Beziehungen auf allen Niveaus beizutragen.

Wie könnten wir in diesem Zusammenhang die ersten Märtyrer und
das leuchtende christliche Erbe des Ortes übergehen, an dem wir
uns begegnen - angefangen bei den Worten der Apostelgeschichte
über die Person des heiligen Paulus, des Apostels der Völker? An
diesem Ort sind sich die Botschaft des Evangeliums und die
kulturelle Tradition der Antike begegnet. Diese Verbindung, die
einen so großen Beitrag zu unserem gemeinsamen christlichen Erbe
geleistet hat, bleibt stets aktuell und wird in der Zukunft noch
andere Früchte zeitigen, die der Verkündigung des Evangeliums und
unserer Einheit zugute kommen.

5. Unsere Blicke richten sich auf diejenigen Regionen der
heutigen Welt, wo Christen leben, und auf die Schwierigkeiten,
mit denen sie konfrontiert sind: insbesondere Hunger, Kriege und
Terror, aber auch unterschiedliche Formen von Ausbeutung der
Armen, der Migranten, der Frauen und der Kinder.

Wir sind aufgerufen, uns gemeinsam für die Respektierung der
Menschenrechte eines jeden nach dem Bild und Gleichnis Gottes
erschaffenen Menschen sowie für die wirtschaftliche,
gesellschaftliche und kulturelle Entwicklung einzusetzen. Unsere
theologischen und moralischen Traditionen sind ein solides
Fundament für eine gemeinsame Verkündigung und ein gemeinsames
Handeln. Wir wollen vor allem mit größtem Nachdruck feststellen,
dass die Ermordung Unschuldiger im Namen Gottes ein Frevel gegen
Gott und gegen die Menschenwürde ist. Wir müssen uns alle zu
einem erneuerten Dienst am Menschen und zum Schutz des
menschlichen Lebens, jedes menschlichen Lebens, verpflichten.

Ganz besonders liegt uns der Friede im Mittleren Osten am Herzen,
dort, wo unser Herr gelebt und gelitten hat, gestorben und
auferstanden ist und wo seit vielen Jahrhunderten eine große Zahl
christlicher Brüder lebt. Wie sehnen uns brennend nach der
Wiederherstellung des Friedens in diesem Land, nach der Stärkung
des staunenswerten Miteinanders seiner unterschiedlichen
Volksgruppen, seiner Kirchen und der verschiedenen Religionen,
die dort zu Hause sind. Darum ermutigen wir auch die Entwicklung
engerer Beziehungen zwischen den Christen und das Gelingen eines
authentischen und konsequenten interreligiösen Dialogs in der
Perspektive des Kampfes gegen jede Form von Gewalt und
Diskriminierung.

6. In Anbetracht der großen Gefahren für die Umwelt möchten wir
heute unserer Besorgnis darüber Ausdruck verleihen, welch
negative Folgen für den Menschen und die gesamte Schöpfung ein
grenzenloser ökonomischer und technologischer Fortschritt hat.
Als Religionsführer halten wir es für unsere Pflicht, alle
Bemühungen zu ermutigen und zu unterstützen, die zum Schutz der
Schöpfung Gottes unternommen werden und die dazu beitragen, dass
wir diesen Kosmos künftigen Generationen so hinterlassen, dass
sie darin leben können.

7. Am Ende richten wir unsere Gedanken an Euch alle: die
Gläubigen unserer Kirchen in aller Welt, Bischöfe, Priester,
Diakone, Mönche und Nonnen, Männer und Frauen im Laienstand, an
alle, die einen kirchlichen Dienst üben, und an alle Getauften
überhaupt. Wir grüßen in Christus die anderen Christen und
versichern sie unseres Gebetes und unserer Bereitschaft zum
Dialog und zur Zusammenarbeit. Wir grüßen Euch alle mit den
Worten des Völkerapostels: «Gnade sei Euch und Friede von Gott,
unserem Vater, und dem Herrn Jesus Christus» (2 Kor 1,2).

Im Phanar, am 30. November 2006

Benedikt XVI. Bartholomaios I.

Benedetto XVI in Turchia – Discorso7 – Originale (inglese)
Visita di preghiera Cattedrale Armena Apostolica
 
Cattedrale Armena Apostolica di S. Maria, Istanbul-30/11/06 –Ore 17.45 Turchia (16.45 Italia)

L’indirizzo di saluto al Papa del Patriarca Mesrob (in inglese) è stato distribuito con la CSD 2243

Dear Brother in Christ,

I am pleased to have this opportunity to meet Your Beatitude in this very place where Patriarch Kalustian welcomed my predecessors Pope Paul VI and Pope John Paul II. With great affection I greet the entire Armenian Apostolic community over which you preside as shepherd and spiritual father. My fraternal greeting goes also to His Holiness Karekin II, Catholicos of Holy Etchmiadzin, and the hierarchy of the Armenian Apostolic Church. I give thanks to God for the Christian faith and witness of the Armenian people, transmitted from one generation to the next, often in very tragic circumstances such as those experienced in the last century.


Our meeting is more than a simple gesture of ecumenical courtesy and friendship. It is a sign of our shared hope in God’s promises and our desire to see fulfilled the prayer that Jesus offered for his disciples on the eve of his suffering and death: “that they may all be one. As you, Father, are in me and I in you, may they also be one in us, so that the world may believe that you have sent me” (Jn 17:21). Jesus gave his life on the Cross to gather into one the dispersed children of God, to break down the walls of division. Through the sacrament of Baptism, we have been incorporated into the Body of Christ, the Church. The tragic divisions which, over time, have arisen among Christ’s followers openly contradict the Lord’s will, give scandal to the world and damage that most holy cause, the preaching of the Gospel to every creature (cf. Unitatis Redintegratio, 1). Precisely by the witness of their faith and love, Christians are called to offer a radiant sign of hope and consolation to this world, so marked by conflicts and tensions. We must continue therefore to do everything possible to heal the wounds of separation and to hasten the work of rebuilding Christian unity. May we be guided in this urgent task by the light and strength of the Holy Spirit.


In this respect I can only offer heartfelt thanks to the Lord for the deeper fraternal relationship that has developed between the Armenian Apostolic Church and the Catholic Church. In the thirteenth century, Nerses of Lambron, one of the great Doctors of the Armenian Church, wrote these words of encouragement: “Now, since we all need peace with God, let its foundation be harmony among the brethren. We have prayed to God for peace and continue to do so. Look, he is now giving it to us as a gift: let us welcome it! We asked the Lord to make his holy Church solid, and he has willingly heard our plea. Let us climb therefore the mountain of the Gospel faith!” (Il Primato della Carità, Ed. Qiqajon, p. 81). These words of Nerses have lost nothing of their power. Together let us continue to pray for the unity of all Christians, so that, by receiving this gift from above with open hearts, we may be ever more convincing witnesses of the truth of the Gospel and better servants of the Church’s mission.








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