2017-10-12 11:43:00

La lettre du Pape François pour le centenaire de l'Institut Pontifical Oriental


(RV) Le Pape François a adressé au cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales et grand-chancelier de l’Institut Pontifical Oriental, un message à l’occasion du centenaire de cet institut universitaire, fondé le 15 octobre 1917 par le Pape Benoît XV, qui avait voulu «attirer l’attention sur l’extraordinaire richesse des Églises orientales».

Dans son message, François rappelle que l’idée de créer ce centre d’études remontait au Congrès eucharistique organisé à Jérusalem en 1893, durant lequel avait été émis cette idée, très audacieuse pour l’époque, de former, dans une même institution des prêtres de l’Église latine et des Églises orientales en communion avec Rome, mais aussi des orthodoxes. Dans son Motu Proprio Orientis catholici, du 15 octobre 1917, Benoît XV précisait que cet Institut permettrait une exposition conjointe et «dans une égale mesure» de la doctrine catholique et de la doctrine orthodoxe, une décision qui «plaçait la nouvelle institution dans un horizon que nous dire aujourd’hui éminemment œcuménique», insiste le Pape François. Dans le contexte terrible de la Première Guerre mondiale, et alors que les anathèmes réciproques entre les Églises étaient loin d’être levées, cet appel avait une valeur prophétique.

En 1922, sur une proposition du premier président de l’Institut, Ildefonso Schuster (futur archevêque de Milan et futur bienheureux), le Pape Pie XI en avait confié la direction à la Compagnie de Jésus. Cela fait donc 95 ans que les jésuites accompagnent la vie de l’Institut, qui s’est progressivement étoffé, notamment avec en 1971 la fondation de la Faculté de Droit Canonique oriental.

En 1993, le titre de Grand-Chancelier fut transféré du préfet de la Congrégation pour l’Éducation catholique (qui garde toutefois une tutelle académique sur l’Institut) au préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, enfin d’encourager une plus étroite collaboration entre ces deux organismes fondés en 1917.

Le Pape invite maintenant à développer une pleine harmonie entre les activités de recherche de l’Institut et la dimension pastorale, dans la continuité des travaux développés tout au long du siècle écoulé, et de la participation importante des professeurs aux textes conciliaires Orientalium Ecclesiarum et Unitatis redintegratio, publiés en 1964, et au Code de droit canonique des Églises orientales, paru en 1990.

Par ailleurs, «les temps dans lesquels nous vivons et les défis que la guerre et la haine posent aux racines même de la coexistence pacifique dans les terres martyrisées d’Orient» mettent l’Institut «au centre d’un carrefour providentiel», précise le Pape. Il est appelé, à travers ses enseignements et ses publications, à «aider ces frères et sœurs à renforcer et consolider leur foi face aux terribles défis qu’ils doivent affronter», et donc à «être le lieu propice pour favoriser la formation d’hommes et de femmes, de séminaristes, prêtres et laïcs, en mesure de rendre compte de l’espérance qui les anime et les soutient, et capable de collaborer avec la mission réconciliatrice du Christ».

Le Pape se réjouit de voir la confiance manifestée par les étudiants provenant du monde orthodoxe, qui sont de plus en plus nombreux à s’inscrire, contribuant à l’unité des chrétiens. Il s’agit aussi de promouvoir une meilleure connaissance des traditions orientales par les chrétiens d’Occident, dans un contexte de persécution sur lesquelles «personne ne peut fermer les yeux», et qui amène de nombreux pays à accueillir une diaspora de plus en plus importante de fidèles des Églises orientales. La mission de l’Institut est donc double : il s’agit à la fois de «stimuler les futurs pasteurs à infuser dans les fidèles orientaux, partout où ils se trouvent, un amour profond pour leurs traditions et leur rite d’appartenance», et, dans le même temps, de «sensibiliser les évêques des diocèses latins pour qu’ils prennent en charge les fidèles orientaux géographiquement dispersés, privés de leur hiérarchie propre, en assurant aux individus et aux familles une assistance spirituelle et humaine adéquate».

Invitant les membres de cette communauté académique à s’inspirer de la tradition ignacienne pour vivre un discernement équilibré entre les activités scientifiques et pastorales, François les appelle à vivre leur mission «en étudiant et en diffusant avec amour et honnêteté intellectuelle, avec rigueur scientifique et perspective pastorale les traditions des Églises orientales dans leur variété liturgique, théologique, artistique et canonique, en répondant toujours mieux aux attentes du monde d’aujourd’hui pour créer un futur de réconciliation et de paix»

(CV)








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