(RV) Le Pape François a reçu ce samedi 7 octobre 2017 les participants à un Congrès international de la Congrégation pour le Clergé en Salle Clémentine au Vatican. Le Saint-Père a insisté sur l’importance de la formation sacerdotale, «déterminante pour la mission de l’Église». «Le renouvellement de la foi et l’avenir des vocations est possible seulement si nous avons des prêtres bien formés» a souligné François. Il a développé les deux aspects indispensables de cette formation et le rôle des trois protagonistes qui forment le prêtre tout au long de sa vie : le prêtre lui-même, les évêques et le peuple de Dieu.
«La formation sacerdotale dépend d’abord de l’action de Dieu dans notre vie et nos activités» a commencé le Pape. Comme le vase d’argile façonné par le potier, il faut se laisser façonner par le Seigneur qui «transforme notre cœur». Une œuvre patiente et miséricordieuse de Dieu, qui «dure toute la vie», et qu’il faut accepter ainsi. Car, le Saint-Père appelle à le dire avec force : «celui qui ne se laisse pas former par le Seigneur chaque jour, devient un prêtre éteint, dans un ministère inerte, sans enthousiasme pour l’Évangile, ni passion pour le peuple de Dieu». C’est le premier appel du Pape.
Le rôle des prêtres et des évêques
Le deuxième aspect important de la formation d’un prêtre : c’est la collaboration. Le prêtre, poursuit François, ne doit pas être seulement le vase d’argile. Il est aussi appelé à apporter son aide au potier divin. Car dans «l’atelier du potier, il y a au moins trois protagonistes» à reconnaître. Les premiers, ce sont les prêtres eux-mêmes, principaux responsables de leur propre formation. «Plus que le bruit des ambitions humaines, il préférera le silence et la prière, plus que la confiance en son propre travail, il saura s’abandonner aux mains du potier et à sa providente créativité, plus que par des idées préconçues, il se laissera guider par une inquiétude saine du cœur qui orientera son incomplétude vers la joie de la rencontre avec Dieu et ses frères. Plus que l’isolement, il cherchera l’amitié de ses frères dans le sacerdoce et de ses proches, en sachant que sa vocation naît d’une rencontre d’amour avec Jésus et avec le Peuple de Dieu.»
Le second protagoniste de la formation continue du prêtre, ce sont les formateurs et les évêques, poursuit le Pape François devant les 268 participants. Le Recteur, les directeurs spirituels, les éducateurs, et surtout les évêques sont appelés à sortir de l’atelier du potier pour prendre soin des vocations au sacerdoce. Cela exige «une proximité chargée de tendresse et de responsabilité envers la vie des prêtres, une capacité d’exercer l’art du discernement comme instrument privilégier de tout le chemin sacerdotale». Cela exige surtout, insiste le Pape, de «travailler ensemble», «ne pas être chauvin» et «franchir les frontières des diocèses», «dialoguer plus» et «proposer des parcours de formation à la hauteur de cette importante tâche», pour «susciter l'espoir là où les cendres ont recouvert les braises de la vie, et générer la foi dans les déserts de l'histoire».
Le rôle du peuple de Dieu
Enfin, conclut le Pape, le troisième protagoniste de la formation sacerdotale à «ne jamais oublier, c’est le Peuple de Dieu». Un peuple qu’il faut prendre avec ses traumatismes, ses questionnements et ses besoins. Il est «le tournant qui façonne l’argile de notre sacerdoce» explique François. Car de lui aussi, il faut «se laisser façonner par ses attentes, se laisser toucher par ses blessures», «aller marcher au milieu de lui» malgré «les résistances et les incompréhensions». Ainsi, affirme-t-il devant la Congrégation pour le Clergé, «nous nous rendrons compte que le peuple de Dieu est capable de gestes surprenants d’attention et de tendresse envers ses prêtres». C’est ça la «véritable école de formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale». «Le prêtre doit être celui qui se tient entre Jésus et les gens». C’est ainsi que doit se former le prêtre : «en fuyant soit une spiritualité sans âme, soir à l’inverse un engagement mondain sans Dieu».
Le Pape François a enfin appelé les participants à se poser cette question: quel prêtre je désire être? «Un prêtre de salon, tranquille et installé, ou un disciple missionnaire dont le cœur brûle pour le Maître et le peuple de Dieu? Un prêtre qui s’enterre dans son propre bien-être ou un disciple en chemin ?»
(BH)
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