2017-09-30 12:48:00

Le Pape François invite les maires d'Italie à développer une citoyenneté solidaire


(RV) Le Pape François a reçu ce samedi matin, 30 septembre 2017, les membres de l’ANCI, l’Association nationale des communes italiennes. Le Saint-Père, qui, rappelons-le, fut de 1998 à 2013, archevêque de l’une des plus grandes métropoles du monde, Buenos Aires, leur a délivré une méditation sur la place de la personne humaine dans le monde urbain, en partant du récit biblique de la Tour de Babel.

Le compte rendu de Cyprien Viet.

Le Pape a commencé son intervention par un contre-exemple tiré de l’Ancien Testament : celui de Babel, «une ville inaccomplie, destinée à rester dans la mémoire de l’humanité comme un symbole de confusion et de désarroi, de cette incapacité de se comprendre qui rend impossible toute œuvre commune». À l’inverse, la nouvelle Jérusalem a un «parfum de ciel et raconte un monde renouvelé» qui permet d’organiser la citoyenneté.

Les récits bibliques montrent donc la possibilité d’organiser la vie collective en l’appuyant sur une «solidarité vraie», alors que là où croissent «les jalousies, les ambitions effrénées», les villes se condamnent «à la violence du chaos». Le Pape s’est élevé contre toute privatisation des espaces publics, y opposant au contraire la nécessité d’élargir les espaces de rencontre au nom d’une passion commune pour le bien commun. Invitant les maires à «fréquenter les périphéries», le Pape a invité à ne pas exclure les nouveaux arrivants.

«Je comprends le malaise de beaucoup de vos administrés face à l’arrivée massive de migrants et réfugiés», a toutefois reconnu le Pape, un malaise lié à «une peur aggravée par les blessures dues à la crise économique, à l’impréparation des communautés locales, à l’inadéquation de nombreuses mesures adoptées dans un climat d’urgence». Mais en s’appuyant sur l’exemple de l’accueil des Albanais à Bari dans les années 1990, François a souligné que ce malaise «peut être surmonté à travers la mise en place d’espaces de rencontre et de connaissance mutuelle»

Le Pape a enfin expliqué qu’une «proximité» et même une «familiarité» du maire avec son peuple est nécessaire. Il doit vivre sa mission «avec prudence et responsabilité mais aussi avec tendresse», et peut ainsi redonner du sens à la politique, en aidant la population à «regarder le futur avec espérance».

(CV)








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