2017-09-01 14:59:00

Card. Parolin : en Colombie, l'Eglise doit favoriser la réconciliation


(RV) «Faisons le premier pas» : c’est le thème du 20e voyage apostolique du pape François en Colombie, du 6 au 11 septembre. Cette visite, annoncée neuf mois après l’accord de paix de la Havane conclu entre le gouvernement de Bogota et la guérilla des FARC, veut encourager le processus de réconciliation nationale, après des années de conflit.

Cette visite tournera autour de 4 thèmes, suivant les villes où le Pape se rendra : à Bogota, l’accent sera mis sur les «artisans de paix et promoteurs de la vie» ; à Villavicencio, la réconciliation ; à Medellin, la vocation chrétienne et l’apostolat, et enfin la dignité de la personne et les droits humains à Carthagène des Indes.

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège revient sur les enjeux de ce voyage apostolique, au micro de Barbara Castelli, notre consœur du Centre télévisé du Vatican :

La visite du Pape en Colombie a un caractère essentiellement pastoral, comme, du reste, toutes les visites du Pape ( ...), et a donc l’objectif de confirmer et encourager les frères dans la foi, de vivifier leur charité, et de les inciter à vivre l’espérance chrétienne. Naturellement, elle a lieu en un moment très particulier de la vie du pays, avec le début d’un processus de paix, après 50 ans de conflit et de violence, et cela le rend particulièrement important. Le Pape, comme pasteur de l’Eglise universelle et comme chef spirituel, veut épauler ce processus, l’encourager, afin qu’après toutes ces luttes, ces destructions, toutes ces souffrances, le peuple colombien, la nation colombienne puisse connaitre une nouvelle réalité de paix et de concorde.

La paix a finalement été trouvée, nous entrons désormais dans une des phases les plus délicates. Quels sont les aspects que le Saint-Siège et l’Eglise locale encouragent et auxquels ils prêtent le plus attention?

Nous entrons dans la phase d’application, il ne suffit pas de signer un document. C’est certainement un pas nécessaire, indispensable, mais il ne suffit évidemment pas : il y a tout un chemin à faire, à partir de cette signature et de la souscription à ces accords. Et c’est un chemin qui doit s’accomplir au quotidien, qui doit impliquer tout le monde, qui doit impliquer tout de tous, c’est-à-dire surtout le cœur et l’esprit. Je crois que le devoir, la mission fondamentale de l’Eglise, en ce moment, est de favoriser la réconciliation. C’est le point central : il me semble qu’il y en a un grand besoin, justement parce que la paix ne sera pas une réalité présente, vivante et effective à moins qu’il n’y ait une réconciliation au sein du peuple colombien. Et naturellement,  un des instruments principaux de cette réconciliation est la capacité de donner et de recevoir le pardon.

Quelle est, aujourd’hui en particulier, la vie de l’Eglise en Colombie ?

Je crois qu’il s’agit d’une Eglise vivante et généreuse (…) qui a vécu dans un contexte de conflit et de violence, qui l’a en partie touchée, mais qui ne s’est pas laissée intimider, qui ne s’est pas laissée effrayer et qui a continué d’accompagner ses fidèles, qui se sont sentis encouragés et soutenus dans l’espérance justement de cette présence de l’Eglise ; un Eglise qui travaille sérieusement pour la défense et la promotion de la dignité de la personne, pour la défense et la promotion des droits de l’homme, surtout à travers ses nombreuses œuvres de charité et de solidarité.

L'intégralité de l'entretien sera publié mardi 5 septembre.

 








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