(RV) Les prêtres et diacres de la communauté de l’Emmanuel disposent désormais d’un nouveau statut canonique : la Congrégation pour le Clergé a érigé le 15 août 2017 l’Association cléricale de la Communauté de l’Emmanuel, «inséparablement liée» à l’Association publique internationale de fidèles déjà érigée en 2009 et placée, elle, sous la vigilance du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie.
Cette information a été communiquée ce mercredi 30 août 2017. Lors d’un point presse organisé à Rome la veille, le modérateur de la Communauté de l’Emmanuel, Laurent Landete, et le père Henri-Marie Mottin, responsable des prêtres, ont expliqué ce que signifie ce statut canonique, qui n’avait encore jamais existé, et qui ouvre la voie d’un nouveau modèle de collaboration entre prêtres et laïcs, selon des statuts désormais bien précis et reconnus par Rome.
«Se saisir de la mobilité pour la mission» est l’un des principaux enjeux de cette évolution. Malgré des conventions signées avec certains diocèses d’appartenance des prêtres de l’Emmanuel depuis 2012, et qui ont déjà pu permettre de développer des mobilités interdiocésaines avec de réels succès pastoraux, les affectations précises de ces prêtres nécessitaient un cadre canonique mieux défini, pour s’adapter aux besoins de l’Église universelle.
La communauté s’est en effet beaucoup développée et internationalisée. Alors qu’elle ne comptait qu’une vingtaine de prêtres il y a une trentaine d’années, essentiellement concentrés en France, elle revendique aujourd’hui 270 prêtres et une vingtaine de diacres permanents, répartis dans une quarantaine de pays. La définition d’un nouveau cadre canonique s’avérait donc nécessaire pour assurer la cohérence du mouvement.
Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et assistant ecclésiastique de la communauté de l’Emmanuel (à la suite du cardinal Lustiger, qui en avait accompagné les premiers développements), a encouragé les responsables de l’Emmanuel à rédiger ces nouveaux statuts, approuvés donc par la Congrégation pour le Clergé le jour de l’Assomption après une long processus de rédaction.
Trois axes sont essentiels :
- La communion fraternelle avec les laïcs, suivant les intuitions des fondateurs de la Communauté de l’Emmanuel, Pierre Goursat (1914-1991) et Martine Laffitte-Catta ( née en 1942) et les orientations de la constitution conciliaire Lumen Gentium, qui mettait en avant l’idée d’un «sacerdoce ministériel au service du Sacerdoce commun», c’est-à-dire de prêtres mis au service de tous les baptisés, et évitant ainsi l'écueil d'un cléricalisme parfois décourageant pour les laïcs.
- La mobilité missionnaire, avec une disponibilité des prêtres à assurer éventuellement des missions en dehors de leur diocèse d’origine, conformément à la Constitution conciliaire Presbyterum Ordinis.
- La collaboration missionnaire avec les évêques, de façon à harmoniser l’ancrage territorial des prêtres et le charisme de l’Emmanuel. Bien que la faculté d’incardination soit octroyée à cette Association cléricale, la plupart des prêtres de l’Emmanuel demeureront des prêtres diocésains, soumis à l’autorité d’un évêque.
«Cette décision du Saint-Siège précise ainsi l’identité canonique des clercs membres de l’Emmanuel. Elle encourage leur appel à servir les Églises locales tout en favorisant leur mobilité pour la mission universelle de l’Église. Elle renforce la communion des prêtres et diacres avec leurs frères et sœurs laïcs, pour la nouvelle évangélisation, selon le charisme propre de l’Emmanuel», est-il précisé sur le site de cette communauté.
Fondée en 1976, la Communauté de l’Emmanuel, connue notamment pour l’animation des sanctuaires de Paray-Le-Monial où elle organise chaque été des sessions d’évangélisation, compte actuellement 10 000 membres, dans une grande diversité d’états de vie.
(CV-Communauté de l'Emmanuel)
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