2017-07-30 12:38:00

Angélus : «s’habituer à la traite des personnes est criminel» insiste le Pape


(RV) Le Pape François, en ce dimanche 30 juillet 2017, journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains instituée par les Nations Unies, a une nouvelle fois exhorté à lutter contre cette «forme d’esclave moderne». Au terme de la prière de l’angélus, le Saint-Père a rappelé que «chaque année, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont des victimes innocentes du travail forcé, de l’exploitation sexuelle et du trafic d’organes».

«Je désire, a déclaré le Pape, appeler à l’engagement de tous afin que cette plaie aberrante, cette forme d’esclave moderne, soit combattue de façon adéquate». Et le Saint-Père d’ajouter en sortant de son texte: «il semble que nous nous sommes habitués (au phénomène de la traite ndlr) au point de le considérer comme une chose normale». «C’est mauvais, cruel et criminel» a-t-il affirmé avec force. Le Pape François a conclu en invitant à prier la Vierge Marie afin «qu’elle soutienne les victimes de la traite et convertisse les cœurs des trafiquants».  

Un appel que le Saint-Père a réitéré dans un tweet: «Appelons toutes les personnes de foi et de bonne volonté à s’engager contre l’esclavage moderne, sous toutes ses formes».

Le combat contre la traite des personnes, une priorité de ce pontificat

Depuis le début de son pontificat, le Saint-Père n’a eu de cesse de dénoncer avec une extrême vigueur ce grave phénomène qu’il a qualifié de «véritable crime contre l’humanité», de ««plaie honteuse, atroce» (…) «qui doit être condamnée avec encore plus de force quand elle concerne des enfants».  

Savoir que le trafic des personnes est «l'un des business les plus lucratifs de la planète» est «choquant et scandaleux» avait-il écrit en avril dernier dans un message adressé aux participants à la 17e conférence contre le trafic des personnes, qui se tenait à Vienne, sous l’égide de l’OSCE.

Agir mais aussi prier pour les victimes de la traite 

À son initiative, une journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des personnes a vu le jour il y a trois ans. Elle se tient le 8 février, jour de la Sainte-Joséphine Bakhita, ancienne esclave soudanaise devenue religieuse.

Par ailleurs, plusieurs rencontres internationales ont été organisées au Vatican sur le thème de la traite. La dernière en date s’est tenue  les 12 et 13 juin 2017 sous l’égide de la section « Migrants et réfugiés » du Dicastère pour le service du développement humain intégral – sous la responsabilité directe du Pape.

La traite concerne 21 millions de personnes

Des directeurs de commissions pour la pastorale des migrants et des réfugiés de Conférences épiscopales des cinq continents étaient présents. Au total, une quarantaine de participants du monde entier, évêques, prêtres et laïcs engagés dans la défense des droits des migrants et des réfugiés et dans la lutte contre le trafic d’êtres humains, ont participé à ce séminaire.

Il s’inscrivait dans le cadre de l’engagement de la Section vaticane en vue des deux nouveaux traités mondiaux qui devraient être adoptés en 2018 par l’Assemblée générale des Nations pour améliorer la protection des réfugiés et des migrants : le Pacte mondial sur les réfugiés et le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

L’Organisation internationale du travail (OIT) estime qu’environ 21 millions d’individus sont victimes de travail forcé à travers le monde. Cela inclut également les personnes exploitées au travail ou sexuellement. Tous les États sont affectés par la traite des êtres humains, que ce soit un pays d’origine, de transit ou de destination des victimes.

(HD)








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