2017-07-01 16:04:00

Syrie : le père Alsabagh, vainqueur du prix Jan Karski 2017


(RV) «Nos yeux ont vu la cruelle réalité (…) en ces moments difficiles, et c’est seulement dans l’Espérance en Dieu que nous avons trouvé la force d’avancer » : ce sont les paroles du frère Ibrahim Alsabagh ofm, 44 ans, curé de la paroisse latine d’Alep en Syrie, et vainqueur du prix Jan Karski Eagle 2017, en mémoire du célèbre avocat et résistant polonais, qui fut parmi les premiers à raconter le drame de la Pologne sous la domination nazie.

Apporter l’espérance aux personnes oubliées

Cette récompense, conférée à des personnalités qui se distinguent dans le «service humanitaire» pour les autres, a été décernée ces jours-ci à Cracovie, en présence de l’archevêque émérite de la ville polonaise, le cardinal Stanisław Dziwisz. Le prêtre franciscain a reçu ce prix pour «avoir apporté l’espérance dans un monde sans espérance et aux personnes oubliées», comme l'explique le communiqué officiel. Dans son discours, le récipiendaire a souligné que la réception du prix constituait pour lui «un encouragement» dans sa mission d’apporter «aide, consolation et espérance aux personnes». Faire connaitre au monde la réalité vécue par le peuple syrien représentait pour lui un «devoir moral», a encore ajouté le père Alsabagh, témoin direct du martyre d’Alep, ville-symbole du conflit syrien, divisée en 2 durant 4 ans, jusqu’en décembre 2016.

L’histoire des Syriens semblable à celle des Polonais

«L’histoire du peuple syrien est très similaire à celle du peuple polonais qui a souffert durant un certain temps. (…) Tant de personnes, de familles chrétiennes, à l'exemple de Job dans les Ecritures, ont tout perdu l’espace d’un instant, le fruit de toute une vie : maison, famille, santé. 70% des familles sont sans toit, sans abri. La guerre continue autour de la ville. La nuit, nous entendons les bombardements et le bruit des tirs. De temps en temps, la principale route, -et aussi la seule-, pour rejoindre Alep est fermée en raison de combats», a témoigné le père Alsabagh.

Bien qu’une place lui ait été proposée en Europe, a expliqué le cardinal Dziwisz en remettant le prix au père Alsabagh, le curé d’Alep «a choisi de revenir dans sa patrie, dans une Syrie prisonnière de la guerre depuis des années. Il est revenu pour se consacrer, au risque de sa propre vie, au service pastoral d’Alep », une ville en partie détruite et «qui manque encore de tout ce qui est nécessaire pour survivre».

(MA)








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