2017-06-20 18:58:00

Zambie: les responsables chrétiens dénoncent un risque de dictature


(RV) La Zambie risque de dériver vers une dictature craignent les principaux responsables chrétiens du pays. Dans une déclaration conjointe citée par l'agence Fides, la Conférence des évêques catholiques de Zambie, le Conseil des Églises en Zambie et l’Association évangélique de Zambie font part de leur préoccupation face à «la violence institutionnelle».

Ils condamnent le «traitement inhumain» infligé au chef de l’opposition Hakainde Hichilema, transféré le 9 juin 2017 de la prison de Lusaka, où il était détenu depuis deux mois, à une unité de haute sécurité. Les responsables religieux dénoncent les conditions de son arrestation, motivée par une entrave au convoi de son rival, le président Edgar Lungu. Le 11 avril dernier, les forces de l’ordre avaient donné l’assaut contre le domicile de Hakainde Hichilema, en ayant recours à des chiens policiers.

«Seuls les citoyens de plus de 60 ans peuvent se souvenir de l’usage des chiens contre les Africains», affirme la déclaration, qui déplore que le gouvernement zambien « tombe aussi bas» au point de recourir aux mêmes tactiques que l’administration coloniale britannique «pour intimider la population».

Liberté de la presse et responsabilité envers tous les Zambiens

Les signataires de la déclaration, parmi lesquels Mgr Telesphore George Mpundu, archevêque de Lusaka et président de la conférence épiscopale du pays, critiquent aussi les atteintes à la liberté de la presse malgré la présence de plusieurs médias indépendants.  «Une presse libre signifie que les journalistes et les moyens de communication peuvent faire leur travail sans crainte, sans intimidations et sans menaces» de fermeture ou d’arrestations, afin de contrôler que les activités du pouvoir profitent à tous, considèrent-ils.

Or, ils notent que «le tribalisme est un cancer qui peut tuer une nation s’il n’est pas tenu à distance» et souhaitent que les responsables politiques n’oublient pas «de tenir la nation unie». Ils demandent particulièrement à Edgar Lungu d’agir en président de la République en s’efforçant «d’être le gardien de tous les Zambiens, sans distinction d’affiliation politique».

Edgar Lungu est arrivé au pouvoir en janvier 2015 pour achever le mandat de son prédécesseur Michael Sata. Il avait été réélu en 2016 avec seulement 100.000 voix d’avance sur Hakainde Hichilema, qui continue de contester les résultats.

(SBL, avec agence Fides)








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