2017-05-30 15:26:00

Philippines : vive inquiétude pour les chrétiens enlevés à Marawi


(RV) L’inquiétude est toujours très vive aux Philippines concernant le sort du prêtre et des 15 autres chrétiens pris en otage par les djihadistes du groupe Maute, capturés dans la ville de Marawi, sur l’île de Mindanao, à majorité musulmane. Les combats entre les djihadistes qui occupent cette ville et l’armée gouvernementale auraient fait plus de 100 morts depuis une semaine, selon un communiqué de l’antenne italienne de l’Aide à l’Église en détresse.Certaines sources font état d’exécutions sommaires et de décapitations commises par des membres du groupe Maute, affilié à l'État islamique.

Les otages comme monnaie d'échange ?

Interrogé par nos confrères de la rédaction italienne, le père Sebastiano D'Ambra, curé à Zamboanga, une autre ville de Mindanao, affirme que le père Teresito et les fidèles pris en otage pourraient être utilisés comme monnaie d'échange en vue du retrait des militaires et la cessation des hostilités.

L’île de Mindanao vit depuis plus de 40 ans des troubles liés à l’activité de plusieurs groupes rebelles, dont une partie a pris la voie de la radicalisation djihadiste, à l'instar des groupes Abu Sayyaf et Jemaah Islamiya, né en Indonésie. Ces trois dernières années, l'Etat islamique s'est implanté à son tour sur l'ile de Mindanao. 

Les évêques rappellent le caractére temporaire de la loi martiale

Le président Rodrigo Duterte avait décrété la semaine dernière la loi martiale sur cette ile située au sud de l’archipel. Cette disposition exceptionnelle, qui s’applique sur toute l’ile pour une durée de 60 jours, ne rencontre qu’un soutien mesuré des évêques de la région. Dans une déclaration signée par l’archevêque de Cotabotao, Mgr Orlando Quevedo, les évêques de Mindanao, tout en condamnant le terrorisme sous toutes ses formes, évoquent la loi martiale comme «un moyen de dernier recours [qui] rappelle les horreurs d’une dictature passée». Ils insistent sur le caractère «temporaire» de cette mesure, et assurent qu’ils n’hésiteront pas à condamner tout abus.

Ce timide soutien ne fait pas l’unanimité. Ainsi, le P. Antonio Moreno, supérieur provincial des jésuites aux Philippines, a rappelé que la loi martiale constitue «un danger, un motif de tristesse, et une source de préoccupations». Le P. Amado Picardal, responsable des communautés ecclésiales de base au sein de la Conférence épiscopale, a déclaré que l’application de la loi martiale à toute l’île de Mindanao, alors que les combats ne concernent que la ville de Marawi, n’était qu’un «prétexte pour mettre en place un contrôle dictatorial».

(MA-CV avec Eglises d’Asie).

 

 

 

 

 








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