2017-05-23 16:57:00

Le non des évêques belges à l'euthanasie sur les patients psychiatriques


(RV) La réponse aux souffrances des patients psychiatriques qui ne sont pas en phase terminale réside dans la proximité et l’accompagnement, non dans l’abandon : c’est ce qu’affirment les évêques belges, réitérant le « non » ferme de l’Eglise à toute forme d’euthanasie, pratique légale en Belgique, même pour les personnes atteintes de troubles mentaux.

La question de l’euthanasie pour les patients psychiatriques a de nouveau fait surface, ces derniers jours, avec la décision prise par la Congrégation des Frères de la Charité en Belgique d’autoriser pour la première fois l’euthanasie dans ses centres psychiatriques, contre l’avis de du Conseil général de la Congrégation, basé à Rome, lequel a sollicité l’intervention de la conférence épiscopale.

Dans un communiqué, diffusé lundi 22 mai 2017, les évêques belges réaffirment leur «profonde estime pour l’expertise et les soins attentifs de tant de personnes qui assurent la prise en charge de patients atteints de maux psychiatriques graves et de longue durée», et se disent aussi conscients de la difficulté que représente «l’accompagnement des personnes «qui se trouvent dans ces situations désespérées». Pour autant, la position des évêques sur la question reste inchangée : «nous ne pouvons pas être d’accord que l’euthanasie soit pratiquée sur des patients psychiatriques qui ne sont pas en phase terminale», est-il écrit dans ce communiqué. «Notre point de vue ne signifie nullement que nous voudrions délaisser la personne en souffrance», indiquent les évêques, mais c’est précisément dans cette situation de désespoir et de solitude, qu’il faut lui «être proche et ne pas l’abandonner», exhortent-ils, en proposant par exemple des «soins palliatifs appropriés aux personnes souffrant de troubles psychiques qui résistent à toute thérapie

Ce débat sensible ne soulève pas seulement des interrogations parmi les chrétiens, mais bien au sein de la société tout entière, remarquent les évêques. Et ce sont des questions fondamentales qui se posent : «qu’est-ce qui nous rend humain ? qu’est-ce qui constitue une société humaine ? qu’est-ce qui sert vraiment le progrès ? Il y a de fait une limite et un interdit qui sont d’application depuis si longtemps, depuis les origines du vivre-ensemble des hommes. Si nous y touchons, nous portons atteinte aux fondements mêmes de notre civilisation», mettent en garde les évêques belges, qui appellent à une «grande retenue» et à «la poursuite du dialogue sur ces questions». 

(MA)








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