2017-05-18 16:06:00

Israël-Palestine : pour l’Église, la situation est loin d’être « normale »


(RV) Entretien - Dimanche 14 mai 2017, à la veille de l’anniversaire de la guerre des Six-Jours, et 69 ans après la création de l’Etat d’Israël, la Commission Justice et Paix de l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte a publié un important communiqué appelant à ne pas s’habituer au conflit israélo-palestinien et à ses conséquences.

Sobrement intitulé « la question de la normalisation », le communiqué affirme avec fermeté que la situation qui prévaut depuis plusieurs décennies en Terre Sainte est loin d’être normale. Et d’insister : « agir ‘comme si’ les choses étaient normales » équivaut en réalité à « ignorer la violation des droits les plus fondamentaux de l’Homme ». Cette « anormalité », précise le document, concerne aussi bien l’occupation militaire de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est et ses corollaires, -la colonisation, la confiscation des terres privées palestiniennes, les détentions arbitraires, ou les check-points-, que les discriminations dont sont victimes les Palestiniens citoyens d’Israël (ou Arabes israéliens), notamment dans les domaines de l’éducation ou de l’emploi.

Le communiqué n’élude pas pour autant les relations quotidiennes et nécessaires que l’Église catholique en Terre Sainte entretient avec l’État hébreu pour la bonne marche de ses institutions, mais rappelle également la mission difficile qui lui échoit dans un tel contexte : celle « de ne pas ignorer l’injustice, comme si tout allait bien », mais de « prendre la parole, résister au mal, et travailler sans relâche au changement ». Sans oublier cette responsabilité particulière de « rappeler à l’Église universelle qu’Israël-Palestine reste une plaie ouverte (…) et que la situation ne peut être considérée comme normale ».
Manuella Affejee a interrogé S.B Michel Sabbah, patriarche émérite de Jérusalem, et membre de la Commission Justice et Paix de l’AOCTS

(BH-MA)








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