2017-04-12 16:49:00

Pour Pâques, le cardinal Tagle appelle à rencontrer des migrants


(RV) Le cardinal Luis Antonio Tagle, président de Caritas international, appelle les catholiques à «se mettre en contact avec un migrant» dans un message pascal 2017 très personnel où il évoque ses propres origines. «Si vous plongez vos yeux dans les leurs, vous verrez que vous êtes capables de vaincre cette peur et cette résistance», assure-t-il.

Au début de sa lettre, le cardinal philippin évoque la migration comme une «chance qui permet aux personnes de s’épanouir» mais aussi une chance «pour les générations suivantes». Lui-même se présente en petit-fils d’immigré, expliquant comment son grand-père, né en Chine dans une famille pauvre, avait été confié à un parent se rendant aux Philippines. «Mon grand-père aurait aimé rester en Chine, j’en suis sûr. Mais quand votre pays est déchiré par la guerre ou bien qu’il ne peut simplement pas vous offrir un travail et une vie stable, vous devez prendre des décisions difficiles», confie l’archevêque de Manille. Il souhaite que l’on s’attaque aux causes de cet exode, comme le changement climatique et la pauvreté provoquée par des systèmes injustes, mais défend, en attendant, le «droit de migrer» et de choisir où aller.

«Notre pauvreté ne doit pas être une barrière à l’accueil des migrants»

«Comme le Christ sur son chemin de croix, évoque le cardinal en cette fin de Carême, la migration pousse les personnes au-delà de leurs limites physiques et mentales, met à l’épreuve leurs capacités et leur fait traverser des déserts de solitude et de rejet.» Certes les pays d’accueil traversent aussi leurs «peines» et leurs «combats» et doivent répondre aux besoins de leurs populations mais ce sont «exactement les mêmes» besoins que ceux des migrants. «Notre pauvreté ne doit pas être une barrière à l’accueil des migrants, elle doit au contraire nous rapprocher car eux comme nous en comprenons les difficultés», soutient le président de Caritas internationalis, ne manquant pas de rappeler aux pays qui se ferment «la façon dont ils ont eux-mêmes été reçus par d’autres pays dans le passé».

A l’approche de Pâques, le cardinal Philippin invite les catholiques à rencontrer des réfugiés et des migrants, «en particulier ceux qui sont en détention», afin de ne pas «oublier qu’il ne s’agit pas d’un phénomène, mais bien d’êtres humains». Il parle d’un acte source d’émerveillement «devant la beauté humaine» qui l’a aussi personnellement transformé. «Des choses que je considérais comme essentielles paraissent maintenant futiles à côté des valeurs comme la dignité humaine, la vie, la famille, l’avenir et les futures générations.»








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