2017-04-01 15:58:00

Méditation pour le 5ème Dimanche de Carême


Le Père jésuite Raphaël Bazebizonza nous introduit à la méditation avec les lectures du cinquième dimanche de Carême

(RV) L’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême nous raconte la résurrection de Lazare. Ce qui pourrait nous frapper d’emblée est l’intensité du regard de Jésus, de son amour plein d’humanité pour Lazare et sa famille : « Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare », rapporte saint Jean. Il nous montre tout au long du chemin qui conduit vers le tombeau de Lazare comment Jésus se laisse effilocher par le drame de souffrance humaine, par le scandale de la mort. En voyant son peuple qui pleure, Jésus est saisi d’émotion lui aussi, il est bouleversé, et il pleure. Les larmes de Jésus.

Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens, chantait le psalmiste. Les juifs venus consoler Marthe vont d’ailleurs témoigner, en voyant Jésus frémir : « Voyez comme il l’aimait ». Dieu, notre Dieu, n’est pas cynique, impassible, distant, mais il descend parmi nous pour partager lui-même nos souffrances. Son cœur bat au rythme du chemin de vie à parcourir avec les hommes. Nos vies, surtout les plus difficiles, ne sont pas pour lui un feuilleton télévisé, mais une histoire à transformer pour la vie du monde. Il s’insère donc dans nos luttes quotidiennes, il entre dans nos tombeaux. Et c’est justement à l’intérieur de ces lieux de mort que s’accomplit pour nous l’annonce de la vie : « Lazare, viens dehors ! » C’est une invitation à retrouver la joie d’être sauvé, à entrer dans la nouveauté de Dieu et des jours qu’il nous accorde.

Le Dieu descendu du ciel pour marcher avec nous dans la joie et dans la peine, veut transformer notre cœur de pierre qui pense que la vie de l’autre ne me regarde pas. Il veut nous donner un « cœur de chair » qui ne reste pas insensible devant les souffrances d’autrui, et qui s’ouvre pour pleurer avec ceux qui pleurent et se réjouir avec ceux qui se réjouissent.

Dans la mort de Lazare, Jésus voit en réalité sa propre mort, imminente. Mais surtout, il verse les larmes de Dieu devant la mort, cet ennemi de la nature. Signe de la mort de Jésus, Lazare est aussi signe de sa résurrection : « Je suis la résurrection et la vie. […] Tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais… ». Sur cette parole du Seigneur, nous croyons que la vie de qui croit en Jésus, est transformée ici et maintenant.

Aujourd’hui, laissons le Seigneur ouvrir nos tombeaux, et nous en faire remonter ; aujourd’hui, apprenons, nous aussi à laisser vivre les autres. Puisse le Dieu de vie nous en accorder la grâce ! 

(KS)








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