2017-02-25 12:19:00

L'appel du Pape aux membres de la DCC : «construire des ponts entre les hommes et les peuples»


(RV) Le Pape François s’est adressé ce samedi matin à une trentaine de membres de la DCC, la Délégation Catholique pour la Coopération, un organisme de la Conférence des évêques de France qui fête cette année son 50e anniversaire. Depuis 1967, la DCC a envoyé des milliers de volontaires dans une cinquantaine de pays au service de projets de développement local. Le Pape a encouragé cet organisme de l’Église de France qui œuvre pour un «monde plus juste et plus fraternel».

Cyprien Viet

Reprenant les propos tenus par le bienheureux Pape Paul VI dans son encyclique Populorum Progressio, publiée en 1967, année de la création de la DCC, François a rappelé que «le développement ne se réduit pas à la simple croissance économique» mais doit «promouvoir tout homme et tout l’homme». «La solidarité mondiale, toujours plus efficiente, doit permettre à tous les peuples de devenir eux-mêmes les artisans de leur destin», a ajouté le Pape, toujours en se référant à Paul VI.

«Ces convictions ont conduit l’Église de France à créer, il y a cinquante ans, la Délégation Catholique pour la Coopération, en fidélité au grand élan missionnaire auquel elle a su apporter sa généreuse contribution au cours des siècles». François a ainsi rendu hommage à cette initiative qui permet de dynamiser la collaboration entre les Églises locales et contribue à une «authentique conversion écologique qui reconnaît l’éminente dignité de chaque personne, sa valeur propre, sa créativité et sa capacité à rechercher et à promouvoir le bien commun».

François a exhorté les membres de la DCC à ne pas avoir peur «de parcourir les routes de la fraternité et de construire des ponts entre les hommes et entre les peuples, dans un monde où s’élèvent encore tant de murs par peur des autres», et à être «les serviteurs d’une Église qui permet à chacun de reconnaitre l’étonnante proximité de Dieu, sa tendresse et son amour (…) pour déployer nos talents en vue du bien de tous et de la sauvegarde de notre maison commune».

(CV)

Traduction intégrale du discours du Pape (prononcé en italien) :

«Chers amis,

C’est avec joie que je vous accueille dans le cadre du pèlerinage que vous accomplissez à Rome pour le cinquantième anniversaire de la Délégation Catholique pour la Coopération. A travers vous, j’adresse mon cordial salut à tous les volontaires envoyés dans plus de cinquante pays, ainsi qu’à toutes les personnes qui, aujourd’hui comme hier, bénéficient de leur présence et de leurs compétences.

Comme l’a écrit le Bienheureux Paul VI dans l’Encyclique Populorum progressio, «le développement ne se réduit pas à la simple croissance économique. Pour être authentique, il doit être intégral, c’est-à-dire promouvoir tout homme et tout l’homme […] La solidarité mondiale, toujours plus efficiente, doit permettre à tous les peuples de devenir eux-mêmes les artisans de leur destin» (nn.14 et 65). Ces convictions ont conduit l’Église en France à créer, il y a cinquante ans, la Délégation Catholique pour la Coopération, en fidélité au grand élan missionnaire auquel elle a su apporter sa généreuse contribution au cours des siècles. Avec vous, je rends grâce au Seigneur pour l’œuvre de son Esprit manifestée dans le cheminement humain et spirituel des volontaires et dans le travail d’accompagnement des projets de développement que votre Organisation a permis. Ainsi vous servez une véritable coopération entre les Églises locales et entre les peuples, refusant la misère et agissant pour un monde plus juste et plus fraternel.

 «Le mot "solidarité" est un peu usé et, parfois, on l’interprète mal, mais il désigne beaucoup plus que quelques actes sporadiques de générosité. Il demande de créer une nouvelle mentalité qui pense en termes de communauté, de priorité de la vie de tous sur l’appropriation des biens par quelques-uns» (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 188). C’est bien dans cette dynamique que la Délégation Catholique pour la Coopération a voulu inscrire son action, en mettant en place un véritable partenariat avec les Églises et les acteurs locaux des pays où les volontaires sont envoyés, et en travaillant de concert avec les autorités civiles et toutes les bonnes volontés. Elle contribue ainsi à une authentique conversion écologique qui reconnait l’éminente dignité de chaque personne, sa valeur propre, sa créativité et sa capacité à rechercher et à promouvoir le bien commun (cf. Enc. Laudato si’, nn. 216-221).

J’encourage donc tous les membres de la Délégation Catholique pour la Coopération à «faire grandir une culture de la miséricorde, fondée sur la redécouverte de la rencontre des autres : une culture dans laquelle personne ne regarde l’autre avec indifférence ni ne détourne le regard quand il voit la souffrance des frères» (Lett. ap. Misericordia et misera, n. 20). N’ayez pas peur de parcourir les routes de la fraternité et de construire des ponts entre les hommes et entre les peuples, dans un monde où s’élèvent encore tant de murs par peur des autres. À travers vos initiatives, vos projets et vos actions, vous rendez visible une Eglise pauvre avec et pour les pauvres, une Église en sortie qui se fait proche des personnes en situation de souffrance, de précarité, de marginalisation, d’exclusion. Soyez les serviteurs d’une Église qui permet à chacun de reconnaitre l’étonnante proximité de Dieu, sa tendresse et son amour et d’accueillir la force qu’il nous donne en Jésus-Christ, sa Parole vivante, pour déployer nos talents en vue du bien de tous et de la sauvegarde de notre maison commune.

En demandant au Seigneur de vous aider à servir la culture de la rencontre au sein de l’unique famille humaine, je vous donne la Bénédiction apostolique, ainsi qu’à tous les membres de la Délégation Catholique pour la Coopération.»

 

 








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