2017-02-07 18:08:00

Une nouvelle charte pour les acteurs catholiques de la santé


(RV) La nouvelle charte «des personnels de la santé» a été présentée, ce lundi 6 février 2017, en Salle de presse du Saint-Siège par le dicastère pour le développement humain intégral. Il s’agit d’une mise à jour d’un texte élaboré en 1995, à l'initiative du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé, en 1995 qui tient compte des avancées de la recherche biomédicale et des nouvelles réalités socio-sanitaires.

Ce nouveau document, comme le précédent, est divisé en trois parties : la procréation, la vie, la mort. Il s’adresse «non seulement aux professionnels de la santé, mais aussi aux chercheurs, pharmaciens, et législateurs en matière de santé», a précisé Antonio Gioacchino Spagnolo, directeur de l’Institut de bioéthique de l’Université du Sacré-Cœur de Rome, qui a participé à l’élaboration de ce texte. C’est pour tous «une base».

Protéger la sacralité de la vie

Mgr Jean-Marie Mupendawatu, secrétaire délégué du dicastère pour le développement humain intégral a souligné que cette nouvelle charte «réaffirme la sacralité de la vie». «Les personnels de santé sont ministres de la vie parce qu’ils en sont les serviteurs, ils sont appelés à l’aimer et à l’accompagner».

La nouvelle charte, a expliqué Antonio Gioacchino Spagnolo, «veut soutenir la fidélité éthique du professionnel de la santé dans les choix et dans les comportements où prend corps le service de la vie». Il s’agit «d’offrir des lignes-guides les plus claires possible pour les problèmes éthiques à affronter dans le monde de la santé en général, en harmonie avec les enseignements du Christ et avec le magistère de l’Église».

Procréation

La partie «procréation» entend mieux spécifier «les critères pour les soins en matière d’infertilité et les références aux méthodes naturelles, «non seulement pour la régulation de la fertilité mais aussi comme méthodes pour parvenir à une grossesse». Parmi les questions abordées : la congélation de tissu ovarien comme «réponse éthiquement acceptable dans le cas de thérapies oncologiques qui peuvent altérer la fertilité de la femme» et «les nouvelles tentatives de génération humaine en laboratoire». Autre thème évoqué : «le diagnostic préimplantatoire», qui a été qualifié d’«expression d’une mentalité eugéniste qui légitime l’avortement sélectif pour empêcher la naissance d’enfants affectés de diverses maladies».

Vie

La partie partie «vie», confirme le rejet de l’avortement «en introduisant de nouveaux articles» sur des questions telles que «la réduction embryonnaire, les fœtus anencéphaliques, les grossesses extra-utérines et la protection du droit à la vie». La Charte, a également précisé Antonio Gioacchino Spagnolo, s’attarde aussi «sur le thème de l’accès aux médicaments et aux technologies» des populations de pays en voie de développement. Elle encourage les professionnels de la santé à être les «promoteurs d’une sensibilisation des institutions, des organismes d’aide sociale, de l’industrie de la santé, afin que le droit à la santé soit étendu à toute la population pour que l’on arrive à une justice sanitaire». Enfin, le texte souligne le rôle de la «consultation d’éthique clinique» qui peut aider à la résolution de problèmes et de doutes.

Mort

La dernière partie, «mourir», analyse l’attitude face à un malade en phase terminale, un moment dramatique qui est aussi un «lieu de vérification du professionnalisme et de la responsabilité éthique des travailleurs de la santé», souligne le professeur Spagnolo, qui évoque la question du consentement des patients. «La Charte affirme que la volonté raisonnable et les intérêts légitimes du patient doivent toujours être respectés, mais que le médecin n’est jamais un simple exécutant et elle redit son droit et son devoir de se soustraire à une volonté opposée à sa conscience».

Elle pose la question de «la nutrition et de l’hydratation artificielles» du patient en fin de vie, qui sont considérées comme des «soins de base dus au mourant» à condition qu’ils ne soient pas «trop lourds ou sans bénéfice».

«Leur suspension injustifiée peut être assimilée à un véritable acte d’euthanasie» a affirmé le professeur Spagnolo qui estime que ces soins sont «obligatoires tant qu’est démontrée leur finalité propre à savoir l’hydratation et l’alimentation du patient».

Le texte confirme également «le caractère éthique de la sédation palliative profonde» des patients en fin de vie à condition qu’elle soit «mise en œuvre conformément aux protocoles éthiques appropriés et soumise à une surveillance continue».

En toile de fond de cette partie, a enfin indiqué Antonio Gioacchino Spagnolo, l’accent est mis sur «la protection de la dignité dans la mort, dans le sens du respect du patient dans la phase finale de sa vie en excluant d’une part d’anticiper la mort (euthanasie) et d’autre part de la prolonger par l’acharnement thérapeutique».

(CV-HD)








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