Tunisie : comment gérer le retour des djihadistes

(RV) Entretien – Comment faire face au retour de milliers de djihadistes sur son territoire ? La question provoque un débat qui secoue la Tunisie depuis plusieurs semaines, après les annonces successives de démantèlement de cellules terroristes dans le pays. Vendredi 23 décembre 2016, le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub a déclaré au Parlement que 800 djihadistes tunisiens étaient déjà rentrés au pays, mais que les autorités avaient «toutes les informations concernant ces individus».

La déclaration  n’a pas du tout rassuré la société civile, qui a organisé une manifestation dès le lendemain à Tunis pour clamer leur opposition «à la repentance et à la liberté pour les groupes terroristes». Le syndicat national des forces de sécurité intérieures a également exprimé son inquiétude, et des critiques ont également émergé au sein de la classe politique. 

La Tunisie est l’un des pays les plus touchés par le fléau djihadiste. Selon l’ONU, près de 5 500 ressortissants tunisiens sont allés rejoindre les rangs d’organisations djihadistes, contre 1 300 pour le Maroc. Les Tunisiens se rendent en Libye où ils sont formés aux armes, avant de rejoindre pour certains d’entre eux la Syrie, ou de rentrer en Tunisie. Béligh Nabli est directeur de recherche à l’IRIS, et l’auteur de Géopolitique de la Méditerranée paru chez Armand Colin. Il est interrogé par Sarah Bakaloglou

(MD)