Méditation pour le premier Dimanche de l’Avent

Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du premier Dimanche de l’Avent

(RV) Aujourd´hui, nous entrons dans l’Avent, c’est-à-dire dans l’expérience de l’attente. Nous pouvons donc nous arrêter un peu, et nous poser deux questions. Qu’attendons-nous ? Qui attendons-nous vraiment ?

Lorsque nous pensons aux soucis qui assaillent notre monde, nos pays, nos villes et nos villages, mais aussi lorsque nous réfléchissons à nos familles, à nos relations de voisinage et à nos lieux de travail, sans doute voyons-nous « tout ce qui ne va pas » (pour reprendre une expression courante). Mais sans doute avons-nous aussi en tête quelques beaux projets, quelques réussites significatives, quelques grandes espérances … bref « tout ce qui nous tire en avant » (pour utiliser une autre expression courante). Notre quotidien est fait de ce mélange entre d’un côté ces dynamiques de vie, et d’un autre côté ces épreuves qui parfois nous submergent. L’Avent ne nous fait pas attendre quelque magicien qui réglerait tous nos problèmes et nous apporterait le succès à tout coup. L’Avent nous fait être attentifs à quelqu’un qui vient vers nous. L’Avent nous permet de veiller pour découvrir comment, en Jésus, Dieu vient à nous. L’Avent nous conduit à accueillir l’Emmanuel (celui dont le nom signifie : « Dieu avec nous »).

L’Evangile lu ce dimanche insiste sur le côté soudain, imprévisible et quelque peu intimidant de la venue de celui qui est appelé le « Fils de l’homme ». Nous avons entendu Jésus dire à ses disciples : « Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas, que le Fils de l’Homme viendra ». Jésus semble ainsi expliquer à ses proches, et donc à nous aussi aujourd’hui, que tout instant de l’histoire humaine peut être le moment de sa venue … et donc que tout instant qui passe est important, très important. Les chrétiens reconnaissent la valeur du temps présent : « aujourd’hui, le Seigneur passe dans ma vie ». Certes, nous pouvons, les uns et les autres, garder également le souvenir de moments forts dans nos existences, mais nous ne devons pas oublier que le temps présent est le temps de Dieu, le temps de ce « Dieu avec nous » qui nous rejoint sans cesse sur nos routes.

Lorsque Paul s’adresse aux Romains (dans la deuxième lecture de ce dimanche), il leur dit : « Frères, vous le savez : c’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil ». Paul invite ses auditeurs à combattre pour accueillir le Seigneur Jésus Christ dans leurs vies, et il va jusqu’à les appeler à revêtir le Seigneur Jésus Christ pour souligner la nouveauté de l’expérience chrétienne : le chrétien est un veilleur qui guette le retour de Celui qui le conduira à la plénitude de la vie.

Oui, cet Avent nous fait entrer dans l’expérience de l’attente. En ce temps de l’Avent, nous rejoignons l’expérience de cette foule d’hommes et de femmes qui, génération après génération, se sont laissés guider par la joyeuse annonce du prophète Isaïe : arrivera un temps où les épées seront transformées en socs de charrue et les lances de guerre en faucilles, arrivera un temps où les nations renonceront à se faire la guerre. Laissons-nous habiter par cette annonce, laissons-nous transformer par cette espérance, laissons-nous convertir par cette prophétie : le Seigneur nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers.

Que l’expérience de l’Avent nous conduise à reconnaître vraiment le Prince de la Paix en l’enfant que nous accueillerons à Noël !

(KS)