2016-11-22 16:59:00

L’Église mexicaine s’inquiète du « mur » de Trump


(RV) Le Mexique, pays visité par le Pape François en février 2016, aborde avec beaucoup d’anxiété l’entrée en fonction du nouveau président américain, Donald Trump. Durant sa campagne, le candidat républicain avait prôné une répression forte contre l’immigration illégale, provenant essentiellement d’Amérique latine, et notamment la finalisation d’un mur entre le Mexique et les États-Unis, qui pour le moment n’existe que sur certains tronçons.
Les évêques du Mexique s’en inquiètent, et parmi eux notamment le nouveau cardinal Carlos Aguiar Retes, archevêque de Tlalnepantla, dans l’agglomération de Mexico. Il s’en est ouvert samedi, en marge du Consistoire durant lequel le Pape François l’a élevé à la pourpre.

Pour ce nouveau cardinal mexicain, qui a collaboré avec le Pape François au sein du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM) qu’il a présidé de 2011 à 2015, le mur promis par le président américain élu Donald Trump ne verra jamais le jour. « Nous, hommes d’Église, qui nous préoccupons avant tout de la réalité, sommes très sensibles à ce que disent les politiques, a reconnu le cardinal, cité par nos confrères de La Croix. Mais nous savons par ailleurs que beaucoup de choses qu’ils disent ne se réalisent pas… Nous espérons qu’il en soit ainsi concernant ce mur. »

Un éditorial publié dimanche dans la revue « Desde la Fe », l’hebdomadaire catholique lié au diocèse de Mexico, traduit toutefois une vive inquiétude face au « discours officiel irresponsable du président élu », qui entend rendre plus dure encore une politique d’immigration déjà sévère sous la présidence de Barack Obama. Les Mexicains se sentent humiliés par les discours agressifs de Donald Trump, mais l’administration démocrate sortante a elle aussi expulsé des Mexicains en masse, et Hillary Clinton n’aurait pas fait mieux, note avec amertume l’éditorialiste de cette revue.

Il salue les efforts de l’État mexicain pour apporter une assistance administrative aux ressortissants mexicains vivant aux États-Unis, en espérant que les évêques américains et le Pape François pourront intervenir pour aider les familles concernées. Mais, peut-on lire encore dans cet éditorial, les dirigeants mexicains doivent aussi assumer leurs responsabilités pour réduire la pauvreté et les inégalités au Mexique, afin de limiter l’émigration. « Ce qui apparaît maintenant comme une catastrophe qui se ferme sur notre peuple », pourrait ainsi se convertir en une « conjoncture favorable pour de nouvelles opportunités » pour tous les Mexicains. L’Église invite donc les Mexicains à ne pas perdre leur espérance.

(BH-CV)








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