2016-11-19 08:52:00

Méditation pour le Dimanche du Christ Roi de l’univers


Théodore Loko, Ambassadeur du Bénin près le Saint Siège, nous propose la méditation avec les lectures du dimanche du Christ Roi de l’univers

 

(RV) Textes du jour : 2 Samuel 5,1-3 ; Psaume : 121,1-7 ; Colossiens 1,12-20 ; Luc 23,35-43

En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons le Christ, Roi de l’univers. Appartenant à la lignée du roi David (cf. première lecture), Jésus aurait pu prétendre au titre de roi des Juifs inscrit ironiquement et prophétiquement sur le bois de la croix. Mais ce n’est pas dans ce type de royauté héréditaire et nationale qu’il s’inscrit.

Sa royauté ne s’impose en rien. Elle se propose à tous et de façon totalement désarmée. Jésus n’exerce pas de domination, il n’a pas de pouvoir au sens où nous pouvons nous les représenter humainement. Il ne se sauve pas lui-même comme il lui est suggéré par trois fois dans l’évangile par ceux qui n’y entendent rien.

Le Christ est la source et la fin ultime de toute vie, la nôtre et celle du monde. À travers l’expression ambiguë de « Roi de l’univers », c’est cette imprégnation féconde de tout l’univers par le Christ que nous voulons fêter. Il est celui qui nous tire vers le haut, vers notre achèvement. Il permet à tous les hommes de trouver le bonheur, la paix, la plénitude auxquels ils aspirent… si ils le veulent (cf. deuxième lecture).

Dans sa lettre aux Colossiens (2ème lecture), c’est le même message que Saint Paul nous adresse : Jésus n’est pas un roi à la manière de ceux de ce monde. Sa puissance est infiniment supérieure à toutes les forces royales d’ici-bas. Elle est unique. Elle concerne le monde d’en haut, le monde divin. Le Roi Jésus nous apporte la Rédemption, le pardon des péchés. Il est le chemin qui nous permet d’aller vers le Père. Il est l’image du Dieu invisible. Il est notre Roi parce qu’il est la tête de l’Église. En livrant son Corps et en versant son sang, il nous ouvre un passage vers le Royaume de Dieu.

Dans l’Évangile, saint Luc nous donne la couleur ce cette royauté du Christ. Une inscription était placée sur sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs ». C’était, bien sûr, un titre de dérision vis-à-vis de Jésus ; il était également très méprisant pour les juifs de la part de Pilate ; un peuple dont le roi est crucifié n’a pas à être fier. Et pourtant, c’est bien par son sacrifice que Jésus manifeste sa Royauté. La croix est le trône où il est monté librement pour dire son amour non seulement aux juifs mais aussi au monde entier ; car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

L’Évangile nous montre ainsi plusieurs manières de répondre à ce sacrifice du Christ : le peuple restait là à observer, les chefs religieux le tournent en dérision ainsi que les soldats ; l’un des malfaiteurs condamné en même temps que lui se met à l’injurier. Jésus ne répond pas à ces provocations. Mais il accueille la prière de celui que nous appelons le « bon larron ».

En totale communion avec le Père, il reçoit de lui la vie nouvelle qu’il nous offre de partager avec lui. Il a ce pouvoir royal de nous introduire avec lui dans le Paradis. Le respect qu’il manifeste envers les attitudes bien différentes des deux malfaiteurs qui meurent avec lui est très parlant : liberté totale de choix et accueil inconditionnel de qui le lui demande : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » (SK)








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