2016-10-12 16:50:00

La revue de la presse catholique africaine, mercredi 12 octobre 2016


La revue de la presse catholique africaine du Mercredi 12 Octobre 2016  
 

Comme cela arrive lors des grands événements d’Eglise, la presse catholique africaine est unanime dans sa programmation cette semaine. Du nord au sud et au centre, c’est la nomination de 17 nouveaux Cardinaux par le Pape François et la convocation du consistoire de novembre qui font la Une partout. Et partout, les confrères/consœurs commentent le fait que dans le nombre des nouveaux princes de l’Eglise figurent trois Africains : un pour le centre, un autre pour le sud et le troisième pour l’est du continent dans ce parfait équilibre d’universalisme que n’a cessé de prôner le Saint-Père depuis son élévation au pontificat. Une illustration aussi de cette périphérie vers laquelle le Pape « venu du bout du monde » ne cesse de nous envoyer.

Dans son style factuel de toujours, CENCO, le portail de la Conférence épiscopale en République démocratique du Congo titre : « Le pape François annonce la création de 17 nouveaux cardinaux ». Et « parmi les cardinaux qui seront créés, sept proviennent des pays qui n’ont jamais été représentés dans le Sacré Collège ; il s’agit de : la République centrafricaine, le Bangladesh, l’île Maurice, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi que la Malaisie, le Lesotho et l’Albanie. Les nouveaux cardinaux proviennent de onze nations ».

Dans l’autre Congo voisin, le bihebdomadaire LA SEMAINE AFRICAINE qui paraît à Brazzaville, a dû bouleverser sa programmation du mardi pour s’appesantir sur celle de ces nominations qui ont touché le plus les fidèles du Congo-Brazzaville, celle de Mgr Dieudonné Nzapalainga, Archevêque de Bangui, en Centrafrique, un pays voisin du Congo. Aristide Ghislain Ngouma note inévitablement que, « Archevêque métropolitain de Bangui, en République Centrafricaine, Mgr Dieudonné Nzapalainga fait partie des 17 nouveaux cardinaux dont le Pape François a annoncé la création lors d’un consistoire, dimanche 9 octobre 2016, à l’issue de la prière mariale de l’angélus ».

LA SEMAINE AFRICAINE souligne aussi, que le futur Cardinal Nzapalainga est Spiritain (comme les premiers missionnaires au Congo-Brazzaville). « Son élévation à cette dignité (…) est sans doute le résultat de ses prises de position et ses efforts inlassables pour la paix dans son pays, depuis le déclenchement de la crise en Centrafrique en 2013, aux côtés d’autres chefs religieux du pays », note le journal.

Les journaux d’Afrique de l’Ouest sont assez muets. Aussi sont-ce leurs confrères d’Afrique centrale qui commentent le plus l’élévation au cardinalat de ces 17 Hauts-prélats.

EGLISE CATHOLIQUE AU GABON, le portail de la Conférence épiscopale, s’enthousiasme lui aussi de « trois nouveaux cardinaux pour l’Afrique ». Il note, lui aussi en pays partageant frontière et histoire avec la Centrafrique.  que « parmi les cardinaux qui seront créés le 19 novembre 2016 (on compte) deux Spiritains. L’un d’eux, le deuxième sur la liste papale est Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, le plus jeune des 13 nouveaux cardinaux électeurs, n’ayant pas encore 50 ans. Le Souverain Pontife l’avait rencontré lors de son voyage en Centrafrique, fin 2015, et avait, avec lui, ouvert la première Porte Sainte de l’Année de la Miséricorde, à la cathédrale de Bangui ».

Une affaire de fierté continentale qu’on lit dans les colonnes des journaux et portails africains, mais une affaire de statistiques aussi.  EGLISE CATHOLIQUE AU GABON relève en effet qu’ « avec 15 cardinaux électeurs sur 121, l’Afrique passe désormais devant l’Amérique du Nord et ses 13 électeurs. Avec 54 électeurs, l’Europe compte encore le plus de cardinaux mais reste désormais minoritaire. L’Amérique latine vient ensuite avec 21 électeurs, puis l’Asie, avec 14 électeurs asiatiques. L’Océanie compte 4 électeurs ». Voilà donc pour être complets sur un sujet qui a marqué l’actualité de l’Eglise universelle cette semaine.

Nous parlions de l’Afrique de l’Ouest, signalons tout de même que DIOCESE DE MARADI-Niger, qui n’a sans doute pas eu le temps de changer sa programmation, a titré cette semaine sur l’attaque que viennent de conduire des djihadistes sur la zone frontalière avec le Mali, avec un lourd bilan. « Colère, recueillement, tristesse et prières, c’est le climat qui prévaut en ce moment au Niger, quarante-huit heures après la mort de 22 soldats à Tazalit dans la région de Tahoua. La nation entière pleure ses enfants qui ont été lâchement abattus par des assaillants venus du Mali voisin. Le bilan provisoire communiqué par le ministère de la défense est lourd. 22 soldats des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ont été tués », souligne le portail.

Il indique aussi que « le gouvernement a décidé d’un deuil national de deux jours…Selon des témoins, les assaillants ont attaqué le camp à l’heure du repas et ont pris par surprise les militaires qui étaient rassemblés ». « Depuis New York, le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a condamné l’attaque et encourage les autorités du Niger ‘ à poursuivre et traduire en justice les auteurs de ce crime’. De son côté le HCR s’est dit choqué et attristé par cette attaque... Il faut préciser que le Niger abrite actuellement plus de 60.000 réfugiés maliens qui ont trouvé refuge ici depuis 2012 ainsi que près de 100.000 réfugiés nigérians au Sud est dans la région de Diffa ».

Enfin, terminons par un sujet qui aurait été bien léger s’il n’entraînait des implications dont pâtissent parfois les nations africaines : le fétichisme ! LA CROIX, le grand quotidien catholique de Madagascar, reprend un article de SLATE AFRIQUE qui dresse – ça ne s’invente pas ! – la liste des « 10 chefs d’Etat les plus accros aux marabouts », rien que ça ! Cette liste ne compte qu’un seul président africain encore aux affaires, tous les autres s’étant retirés après défaites électorales, coups d’Etat ou mort. Le journal catholique souligne cependant: « Il est difficile, voire impossible pour un chef d’Etat africain, quelle que soit sa religion, de faire table rase de certaines croyances ancestrales dont le recours aux marabouts… En Afrique, à chaque chef d’Etat son marabout, son gourou, son sorcier blanc ou noir. Ils ont beau être occidentalisés ou connaître la logique du cartésianisme, il reste que beaucoup d’entre eux sont des conservateurs invétérés. Dès lors qu’il s’agit de tout faire pour conquérir et conserver le pouvoir, ces dirigeants recourent aux mêmes pratiques que les rois qui régnaient autrefois sur le continent ». Sans commentaire.

A la semaine prochaine !








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