2016-10-02 12:05:00

Pour l'archevêque orthodoxe de Bakou: “Nos divisions ne mènent pas au Ciel”


(RV) Entretien - Ce dimanche 2 octobre 2016, le Pape est arrivé en Azerbaïdjan, deuxième étape de son 16° voyage apostolique dans le Caucase. Cet après-midi à Bakou, la capitale, le Saint-Père s'entretiendra en privé avec le Grand Mufti des musulmans du Caucase, le cheik Haji Allahshükür Hummat Pashazade. Ils prononceront ensuite un discours lors d'une rencontre interreligieuse. A cette occasion, l’archevêque orthodoxe de Bakou et de l’Azerbaïdjan, Aleksandr, présentera au Pape les autres dignitaires religieux du pays, dont le chef de la communauté juive, Simion Ikjiilov.

Notre collègue de la rédaction russe de Radio Vatican, Viktor Vladymyrov a demandé à Alexandre, l’archevêque orthodoxe de Bakou et de l’Azerbaïdjan, où en est le dialogue interreligieux dans le pays.

« Должен сказать, что межрелигиозный диалог для Азербайджана очень актуален... Je dois dire que le dialogue interreligieux est très important en Azerbaïdjan. Le fait que ce soit un pays multi-ethnique implique qu’il est aussi multiconfessionnel. Historiquement, des représentants de diverses religions abrahamiques traditionnelles habitent en Azerbaïdjan : le christianisme, le judaïsme et l’islam, et je dois dire que le rapport entre les responsables respectifs se déroule au mieux. Naturellement, cet exemple est structurant pour les citoyens azéris de diverses religions et concourt à leurs bonnes relations humaines.

J’aimerais aussi dire qu’en Azerbaïdjan, le phénomène du multiculturalisme est élevé au niveau de la politique interne de l’Etat : nous n’avons ni quartiers, ni rues, ni villages nationaux ou religieux, parce que dans la même ville, dans la même rue, dans la même maison, dans le même quartier vivent des personnes de diverses nationalités et religions. C’est encourageant que tous perçoivent et respectent l’aspect quotidien de la vie religieuse. Nous savons tous quand se déroulent les fêtes du Ramadan et de l’Aïd al-Adha. Ils savent tous quand seront célébré Noël et Pâques, ou quand ce sera Roch Hachana ou Pessah. C’est normal, les personnes se rencontrent lors de ces fêtes. Ils sont souvent accueillis dans les maisons de proches et voisins à ces occasions.

Je dois dire qu’en Azerbaïdjan, selon le chef de l’Eglise orthodoxe russe, le Patriarche Kirill, nous sommes passés à une nouvelle phase : au « dialogue interreligieux constructif ». Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu'ensemble nous sommes à la recherche des espaces où nous pouvons coopérer.

Quel message les responsables religieux veulent-ils lancer au monde d’aujourd’hui avec ses diverses crises ?

Вот передо мной лежит совместное заявление Папы Римского Франциска и Святейшего Патриарха Кирилла. В 13 пункте… J’ai devant moi la déclaration commune du Pape François et du Patriarche Kirill. Au paragraphe 13, il est très bien expliqué que nous devons montrer à tous les peuples du monde que «les différences dans la compréhension des vérités religieuses ne doivent pas empêcher les gens de foi, de confessions diverses, de vivre dans la paix et la concorde. Dans les circonstances actuelles, les responsables religieux ont une responsabilité particulière pour éduquer leurs fidèles dans un esprit de respect pour les convictions de ceux qui appartiennent à d’autres traditions religieuses.» C’est justement cela que les responsables religieux doivent montrer au monde et le convaincre de cela dans leurs discours. Lors des rencontres de responsables religieux, on doit parler de cela. Je crois que ces rencontres sont un exemple merveilleux et disent au monde, que «la religion ne divise pas les personnes, mais, au contraire, les unit, et il n’y a aucune justification pour des actions criminelles motivées par des slogans religieux».

Excellence, selon le programme de la visite apostolique, vous rencontrerez le Pape François à Baku personnellement. Qu’attend l’Eglise orthodoxe en Azerbaïdjan de cette visite ?

Я думаю, что этот визит будет свидетельствовать о том... Je crois que cette visite témoignera que nos barrières ne mènent pas au ciel ; que nous tous «cheminons sous (le regard de) Dieu», et que les responsables religieux peuvent travailler ensemble pour la paix, pour la diffusion de la prédication de l’Evangile et au bien de tous les peuples de la Terre. Je crois que c’est la chose la plus importante.

(MD-SB)








All the contents on this site are copyrighted ©.