2016-09-23 17:27:00

Le Parlement polonais se penche sur une interdiction de l'IVG


(RV) Le Parlement polonais a entamé cette semaine l’examen d’une proposition de loi pour une interdiction totale de l’avortement. Elle fait suite à une pétition de 500 000 signatures déposée par le Comité « Stop avortement », soutenue par l’épiscopat polonais, qui exprime toutefois son désaccord avec l’un des dispositions de la proposition de loi : la pénalisation des femmes ayant avorté.

Cyprien Viet

Cinq ans d’emprisonnement pour les femmes ayant avorté : c’est la peine maximale envisagée par ce projet de loi. Une disposition à laquelle s’opposent fermement les évêques polonais, certes opposés à l’avortement par principe, mais qui considèrent les femmes comme «des deuxièmes victimes de l’IVG», à l’égard desquelles une répression serait donc immorale.

S’appuyant sur un paragraphe de l’encyclique de saint Jean-Paul II Evangelium Vitae, l’épiscopat polonais avait rappelé dans un communiqué daté du mois d’avril qu’il ne pouvait soutenir «la punition des femmes ayant avort黫Les raisons et motivations pour lesquelles celles-ci décident d’avorter sont complexes et variées», précisaient-ils alors, en prônant davantage un accompagnement et des «soins complets» pour entourer ces femmes. Les évêques soutiennent tout de même l’essentiel de ce projet de loi. Les dispositions concernent la responsabilité pénale des femmes seront probablement adoucies ou abrogées lors de l’étude du texte en commission.

Alors que l’avortement avait été légalisé à l’époque communiste, la loi actuellement en vigueur, votée en 1993 sous la présidence de Lech Walesa, restreint l’accès à l’IVG dans trois situations précises: en cas de risque pour la vie ou la santé de la mère, en cas d’examen prénatal indiquant une grave pathologie irréversible chez l’embryon, et en cas de grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste. La Pologne fait partie des États européens les plus restrictifs concernant l’accès à l’IVG, avec Malte, l’Irlande et la Finlande.

Sous la présidence d’Alexandre Kwasniewski, un ancien communiste au pouvoir de 1995 à 2005, une libéralisation de l’IVG avait été votée, mais finalement censurée par le Tribunal constitutionnel. Par la suite, le président Kwasniewski avait abandonné ce projet afin de se rapprocher de saint Jean-Paul II, qui soutenait l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne.

(CV avec La Croix)

 








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