2016-09-22 17:55:00

Béatification du père Engelmar Unzeitig, martyr de Dachau


(RV) Ce samedi 24 septembre 2016 sera célébrée la béatification d’Engelmar Unzeitig, un prêtre allemand, martyr de la Foi, mort le 2 mars 1945 au camp de concentration de Dachau, camp où périrent plus de 3000 prêtres.

Né dans la région des Sudètes, Hubert Unzeitig est donc allemand, même si la région appartient aujourd’hui à la République Tchèque. Il rentre à 17 ans chez les Missionnaires de Mariannhill et y reçoit le nom d’Engelmar.

Il est ordonné prêtre sous le Troisième Reich, en 1939, puis exerce son ministère à Glöckelberg, en Bohême. Ses prises de position contre le régime antisémite lui valent d’être traqué, puis arrêté par la Gestapo en avril 1941. D’abord incarcéré à Linz, il est déporté à Dachau sans jugement, le 8 juin 1941. Sur place, il soutient ses frères dans la foi, partage ses rations alimentaires avec eux et, en 1944, soigne et réconforte ceux qui ont contracté le typhus. Aux mourants, il donne les derniers sacrements, avant de succomber lui-même à l’épidémie, le 2 mars 1945.

Sorties clandestinement du camp, ses cendres ont été enterrées au cimetière de Wurtzbourg, avant d’être rendues aux Missionnaires de Mariannhill, en 1968. Surnommé «l’ange de Dachau» par les survivants, le Père Unzeitig permet encore aujourd’hui de faire mémoire de la réconciliation entre les peuples. En effet, Allemands et Tchèques se retrouvent régulièrement pour prier ensemble en souvenir de ce martyr de la Foi.

La baraque des prêtres, lieu de persécution et de communion

Plusieurs autres prêtres morts à Dachau ont été béatifiés, notamment Karl Leisner, qui avait été ordonné en détention, le 17 décembre 1944. Cette messe clandestine avait été présidée par l'évêque de Clermont-Ferrand, Mgr Gabriel Piguet, qui était lui aussi déporté. L'ordination, conforme aux règles canoniques, avait pu se dérouler grâce à la complicité d'une jeune fille employée dans le camp. En 1996, au stade olympique de Berlin, le Pape Jean-Paul II avait présidé la béatification de Karl Leisner (décédé en 1945, quelques semaines après sa libération) en utilisant la crosse épiscopale de Mgr Piguet.

Le journaliste Guillaume Zeller, actuel directeur de la rédaction de la chaîne d'information Itélé, a consacré à cette déportation des prêtres un livre : La baraque des prêtres, Dachau, 1938-1945, aux Editions Tallandier. Lors de la parution de son ouvrage, en 2015, il nous avait expliqué les circonstances de cette déportation, qui reste peu connue du grand public.

Les derniers témoins directs de cette déportation se sont éteints récement : le prêtre allemand Hermann Scheipers, considéré comme le dernier survivant de la baraque de Dachau, est décédé le 2 juin dernier à l'âge de 102 ans. Le franciscain Éloi Leclerc, qui lui n'avait passé que quelques heures à Dachau avant sa libération par les troupes américaines, est décédé le 13 mai dernier.

(CV-HDV)








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