2016-08-16 19:27:00

Les évêques d'Australie s'inquiètent de la situation des migrants


(RV) Agressions, sévices sexuels et souffrances morales : les candidats à l’asile en Australie sont victimes de nombreux abus dans le camp de rétention de Nauru qui les accueille en attendant que leur sort soit décidé par les autorités. Des documents révélés par le quotidien The Guardian Australia montre l’ampleur du problème maintes fois dénoncé par des organisations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International ou Human Rights Watch. La conférence épiscopale australienne a exprimé sa préoccupation.

Tous les incidents ont été minutieusement notés par les gardes, les assistantes sociales ou les enseignants des centres. En tout, deux mille rapports rédigés entre mai 2013 et octobre 2015 qui ont fuité et sont parvenus entre les mains des journalistes australiens. Parmi les abus cités : des gardes auraient menacé de mort un garçon, d’autres auraient demandé des faveurs sexuelles à une femme contre une douche. Conséquence de ces actes, une femme a tenté de se suicider et une fille s’est cousue les lèvres. Une autre fillette aurait écrit dans un cahier qu’elle était «fatiguée» et qu’elle voulait «mourir».

Cela fait plusieurs années que la politique australienne envers les migrants qui tentent de rejoindre ses côtes par bateau est critiquée. Canberra a en effet décidé de repousser systématiquement toute embarcation vers le large, et de placer ces migrants dans des camps de rétention situés sur des îlots éloignés.

Face à ces révélations, le gouvernement parle d’allégations mais concède que les documents seront examinés. Pas question cependant de remettre en cause la politique menée jusqu’à présent.

Les évêques sont eux particulièrement préoccupés par le sort des enfants. Ils appellent le ministère de l’immigration à prendre des mesures immédiates afin de réduire les souffrances humaines des réfugiés. Ils regrettent ainsi que rien de concret n’ait été fait après la publication de précédents rapports qui pointaient déjà les disfonctionnements du centre de Nauru. Ils rappellent que le respect de la dignité humaine doit primer quand il s’agit d’apporter une réponse aux demandeurs d’asile et rappellent donc leur opposition à la détention outre-mer en ce qu’elle bafoue justement cette dignité.

(CV-XS)

 

 








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