2016-07-27 15:51:00

Cardinal Tauran : rien ne peut justifier la mort du père Hamel


(RV) Entretien - L’émotion est vive, le choc, profond au lendemain de l’assassinat du père Jacques Hamel, prêtre de 84 ans, égorgé par deux terroristes se revendiquant de Daech, alors qu’il célébrait la messe, dans l’église paroissiale de Saint-Etienne-du-Rouvray, en banlieue de Rouen. Quatre autres personnes -deux religieuses et deux fidèles- se trouvaient également dans l’église ; l’une d’elles a été grièvement blessé.

Les réactions sont nombreuses ; parmi elles, celle du cardinal Jean-Louis Tauran. Joint par téléphone par Manuella Affejee, le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux ne cache pas son émotion et s’interroge : « quelle cause peut justifier un tel crime ? Aucune ! », avant d’affirmer que l’exécution du père Hamel représente une « nouvelle escalade dans la terreur ».

« Nous sommes confrontés à une nouvelle donne, affirme le Cardinal Tauran, c’est l’Église catholique qui a été visée », et le meurtre d’un prêtre dans une église « ne s’improvise pas », observe-t-il, rappelant que jusqu’ici, les lieux de culte avaient toujours été plus ou moins respectés.

Pour le président du dicastère, cette situation de violence et de terrorisme est malheureusement amenée à durer, et il incombe aux autorités civiles d’assurer la sécurité des citoyens, par des « moyens légitimes ».

« Ce qui est différent de nous n’est pas nécessairement notre ennemi », assure encore le cardinal français, infatigable promoteur du dialogue interreligieux. L’écoute et la compréhension mutuelles, restent, selon lui, les meilleurs moyens pour faire barrage à la violence aveugle, à l’œuvre en Syrie, en Irak, à Orlando, à Nice, en Allemagne ou à Saint-Etienne-du-Rouvray. « Ces actes sèment la haine », et le danger réside dans le désir de vengeance et de radicalisation qu’ils peuvent susciter.

« Il faut se rappeler la phrase de saint Paul, ‘vaincre le mal par le Bien’ », enjoint le cardinal Tauran, qui rappelle également l’essence du christianisme : non pas une expérience « à la mode », mais bien quelque chose qui « dérange ». « Nous chrétiens, devons être prêts à souffrir, à mourir même pour que le nom de Dieu soit respecté (…) Il n’y a pas de christianisme sans la croix ».

Et de conclure : « ce prêtre et toutes les victimes de terrorisme font partie d’une longue suite de martyrs de l’Histoire de l’Église, d’hier et d’aujourd’hui ».(XS-MA)








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