2016-07-16 12:29:00

Commentaire de l'Evangile du dimanche 17 juillet


(RV) Voici l'homélie préparée par le père Pascal Montavit pour ce dimanche 17 juillet 2016, 16e dimanche du temps ordinaire. La liturgie reprend le chapitre 10 de l'Évangile selon saint Luc, 38-42. 

L’évangile de ce jour est celui de Marthe et Marie, visitées par Jésus. Le contraste entre ces deux personnages est bien connu. Marthe reçoit Jésus dans sa maison et est accaparée par les multiples occupations du service. Marie, sa sœur est assise aux pieds de Jésus et écoute sa parole. Marthe se plaint de ne pas être aidée par Marie et Jésus lui répond : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée » (Lc 10,41-42). De ce récit, nous pouvons retirer deux enseignements essentiels.

Tout d’abord, la comparaison est le plus sûr moyen d’endurcir son cœur. Ce que l’on donne, ce que l’on fait, il est important de choisir de le faire, au plus profond de soi-même et sans regarder ce que peuvent faire ou ne pas faire les autres. Saint Paul dit : « Que chacun donne selon ce qu’il a décidé dans son cœur, non d’une manière chagrine ou contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Co 9,7). Parfois, on peut donner pour des raisons mélangées : besoin de reconnaissance, besoin de se montrer à soi-même que l’on est capable, que l’on est important. Tout cela vient entacher le don de nous-mêmes et nous rend beaucoup plus irritables ou susceptibles face aux éventuelles remarques. Se donner est donc une réalité qui s’apprend. Elle suppose de se connaître soi-même et de se poser certaines questions : « Pourquoi est-ce que je rends service ? » C’est le Seigneur qui nous apprend à nous donner, à le faire pour Lui et sous son regard, en vue de remporter la « couronne impérissable » dont nous parle l’Apôtre Paul dans la première épître aux Corinthiens (1 Co 9,25). Bien sûr, il est normal d’apprécier un « merci » lorsque nous rendons service. Jésus lui-même sait nous remercier lorsque nous nous mettons à son service. Mais gardons nos cœurs tournés vers le Seigneur pour attendre de Lui cette reconnaissance dont tout homme a besoin.

Ensuite, il est important de se pencher sur la réponse de Jésus. Si l’on prend un peu de recul sur le contexte de ce récit, et que l’on resitue les paroles de Jésus dans la bouche d’un père de famille qui dirait cela à ses deux filles, c’est inacceptable. Un époux ne peut pas non plus dire cela à son épouse, sans s’attirer ses foudres ! A juste titre. Ce qu’accomplit Marthe est nécessaire et Jésus bénéficie de ce service. C’est cela qui lui permet de parler, de nourrir par sa parole son auditoire dont fait partie Marie. Il est donc nécessaire de lire ce récit de manière allégorique afin de mettre en lumière son sens. D’une part, Jésus met en garde contre l’activisme, un mal qui ronge notre société contemporaine…faire, faire et refaire…parfois en oubliant pourquoi on le fait…comme si la vie était une course et qu’il fallait prendre soin de ne pas trébucher de peur de ne pas se relever. D’autre part, Jésus souligne l’importance de la prière, c’est à dire de demeurer dans Sa Présence, d’écouter Sa Parole et de se laisser transformer. Savoir s’arrêter pour donner du temps à Jésus en entrant dans une église, en demeurant devant le Saint Sacrement. Voilà l’appel fort que nous adresse l’évangile aujourd’hui.

Prions pour recevoir la grâce de faire une pause au milieu de nos activités quotidiennes afin de nous mettre en présence de Jésus, afin de demeurer en Lui.








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