Commentaire de l’Évangile du dimanche 3 juillet 2016

(RV) Voici l'homélie préparée par le père Pascal Montavit pour ce dimanche 3 juillet 2016, 14e dimanche du temps ordinaire. La liturgie reprend le chapitre 10 de l'Évangile selon saint Luc, versets 1-12. 17-20

L’Évangile de ce jour parle de la vie missionnaire des disciples. Le Seigneur désigne soixante-douze personnes et les envoie témoigner deux par deux. Cette présentation de la vie missionnaire ne concerne donc pas spécifiquement les douze Apôtres, mais bien l’ensemble des chrétiens, symbolisé par le chiffre soixante-douze.

Tout d’abord, Jésus dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour la moisson » (Lc 10,2). Le Seigneur ne se lasse pas d’appeler des hommes et des femmes afin d’œuvrer pour le Royaume des Cieux, mais qui entend et répond à cet appel ? Il n’est pas rare que des personnes qui pratiquent régulièrement – ou pas – émettent ce type d’opinions : « il faudrait faire ceci, ou faire cela », par exemple : « il faudrait plus de choix pour les jours de catéchisme ». Mais qui est prêt à devenir catéchiste ? Qui se place devant le Seigneur, en prière, et demande en toute simplicité : « Seigneur, qu’attends-tu de moi ? » Or cette question, tout baptisé est appelé à se la poser.

Jésus détaille ensuite certains aspects de la vie du missionnaire. Il dit : « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » (Lc 10,3). Cette affirmation montre que notre défenseur, notre protecteur, c’est le Christ lui-même. Que peut bien faire un agneau au milieu des loups s’il n’a pas une protection particulière ? C’est pourquoi Jésus rajoute : « N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales » (Lc 10,4). Le missionnaire dépend du Christ : c’est en Lui qu’il place toute sa confiance. Jésus protège ses disciples contre toutes sortes de mal et l’Esprit Saint les assiste afin qu’ils trouvent les paroles justes lorsqu’ils témoignent. Parfois, les baptisés peuvent ne pas se sentir capables d’accomplir une telle mission. Mais si cette mission correspond à un appel du Seigneur, alors ils en seront capables ! Il est donc important, au préalable, de se mettre à l’écoute pour prendre le temps de discerner la volonté de Dieu.

Jésus continue en donnant deux injonctions : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison’ » (Lc 10,5), puis : « Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : ‘Le règne de Dieu est tout proche de vous’ » (Lc 10,9). Les disciples du Christ sont mandatés pour être des canaux de paix et de guérison. Le cœur de la mission de l’Église est bien celui-ci : apporter la paix du cœur par une réconciliation avec Dieu et prier pour la guérison physique, signe de la guérison de l’âme. La première mission de l’Église consiste donc en une proclamation de la Vérité, c’est à dire de Dieu qui aime, pardonne et guérit ses enfants. Tout le reste, comme par exemple les œuvres caritatives, découle de cette première mission.

Enfin, les disciples se réjouissent du succès de leur mission, mais Jésus les reprend : « Ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux » (Lc 10,20). Les disciples, ceux du temps de Jésus, comme ceux d’aujourd’hui, peuvent facilement oublier les réalités d’en-haut et se réjouir d’un succès terrestre, visible aux yeux de tous. Jésus nous met en garde contre ce danger. C’est en effet au ciel que nous aurons notre récompense.