2016-06-18 17:46:00

L'Église s'inquiète du traité de libre-échange transatlantique


(RV) Le Traité transatlantique, en cours de négociation depuis trois ans, inquiète l’Église catholique en Europe comme aux États-Unis. Le président de la Comece, Commission des épiscopats de la Communauté européenne, et le président de la Conférence épiscopale des États-Unis ont signé un document conjoint pour demander que les politiques commerciales soient fondées sur des critères éthiques et centrées sur les personnes et surtout les plus pauvres.

Alors que les négociations entre l’UE et les Etats Unis sur l’accord de libre-échange s’éternisent, les archevêques de Munich et Louisville mettent en avant la défense de la vie humaine, la protection de l’environnement et de la santé ainsi que la promotion de la justice et de la paix, autant de principes incontournables.

Or, selon certaines ONG, ce traité, qui vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires, contient des menaces pour la santé publique et l’environnement. Beaucoup redoutent par ailleurs ses conséquences sociales. Les experts pensent quant à eux que le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement pourrait booster la croissance et entrainer une augmentation des salaires ainsi que la création d’emplois. Mais il donne trop de pouvoir aux multinationales et fait peur en raison des différences culturelles de part et d’autre de l’Atlantique.

Avant de compléter, approuver et ratifier un accord commercial qui touche à la régulation des marchés et à la réglementation des produits mis sur le marché, les États sont invités par les évêques européens et américains à effectuer une analyse approfondie du rapport entre les coûts et les bénéfices pour les citoyens. Il est essentiel de protéger les travailleurs et leurs familles, de respecter le patrimoine des communautés locales autochtones et les petits producteurs agricoles.

Enfin, dans le contexte actuel marqué la crise migratoire et le phénomène de la mondialisation, il est pour les évêques de réduire le besoin d’émigrer et de vérifier qu’un accord avantageux pour les parties contractantes n’ait pas d’impact négatif pour les plus pauvres, les populations vulnérables, les jeunes et les personnes âgées. Alors que le 14e round de négociations doit s'ouvrir la deuxième quinzaine de juillet, à Bruxelles, la Commission européenne, qui négocie au nom des 28 pays membres de l'Union, a dénoncé ces jours-ci le double langage des États.

Devant une poignée de journalistes, la commissaire suédoise en charge du dossier a affirmé qu’en interne les Etats membres poussaient pour que traité soit finalisé aussi vite que possible et puis ils vont voir la presse pour dire que le traité n’est pas une bonne idée. La France semble particulièrement visée par ces propos. A la fin du mois, Jean-Claude Juncker devrait mettre les chefs d'État et de gouvernement européens devant leurs responsabilités en leur demandant de réaffirmer officiellement le mandat qu'ils ont accordé à la Commission à l'unanimité. 

(CV-RF avec L'Osservatore Romano et Les Échos)








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