Le Pape François reçoit la Communion mondiale des Églises réformées

(RV) Cela fait dix ans qu’une délégation de la Communion mondiale des Église réformées n’était pas venue au Vatican. La dernière fois, c’était au début du pontificat de Benoît XVI. Ce vendredi 10 juin 2016, le Pape François a ainsi accueilli un groupe conduit par le président Jerry Pillay et le secrétaire général Chris Ferguson. Pour le Pape, cette rencontre est «un pas supplémentaire sur le chemin qui caractérise le mouvement œcuménique», soulignant la fusion en 2010 entre le Conseil œcuménique réformé et l’Alliance mondiale des Églises réformées.

Xavier Sartre

Au-delà de la satisfaction suscitée par la «fraternité retrouvée», le Pape François salue un fait très précis : la conclusion de la quatrième phase du dialogue théologique entre la Communion mondiale des Églises réformées et le Conseil pontifical pour la Promotion de l’unité des chrétiens. Son thème était «la justification et la sacramentalité : la communauté chrétienne comme opératrice de justice».

Le Pape se réjouit que le rapport final précise «le lien nécessaire entre la justification et la justice» et que la «foi en Jésus nous pousse à vivre la charité via des gestes concrets, capables d’influer sur notre style de vie, sur nous relations et la réalité qui nous entoure». C’est surtout, pour le Pape, l’occasion de montrer que catholiques et réformés peuvent «collaborer pour témoigner ensemble de l’amour miséricordieux de Dieu, vrai antidote face au sentiment d’abandon et à l’indifférence qui semble nous entourer».

François dénonce ainsi «la désertification spirituelle» dans les lieux où l’on vit comme si Dieu n’existait pas. Les communautés chrétiennes sont ainsi appelées à donner de «l’espoir» et à inspirer de la «fraternité, de la rencontre, de la solidarité et de l’amour authentique et désintéressé». Elles sont appelées également à ne pas se replier sur elles-mêmes et à s’ouvrir à la mission. Il n’y a qu’en s’ouvrant, insiste le Pape, que les chrétiens pourront répondre «aux multiples nouvelles formes de religiosité» qui apparaissent et qui risquent d’augmenter le repli sur soi, favorisant ainsi «une sorte de “consumérisme spirituel”».

D’où un «besoin urgent d’œcuménisme» affirme François qui salue les initiatives déjà menées en la matière. Mais il faut faire plus pour offrir ce témoignage qui vise à «transmettre l’amour miséricordieux de notre Père que nous recevons gratuitement et généreusement» et que «nous sommes appelés à redonner».

La délégation de la Communion mondiale des Églises réformées doit également rencontrer le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens et le Conseil pontifical Justice et Paix pour trouver des aires de coopérations communes.

(CV-XS)